Vous connaissez sans doute l’expression. J’ai l’impression qu’à l’occasion, on fonctionne dans le désordre lorsque vient le temps de parler du Canadien de Montréal. Je sais que plusieurs d’entre vous, rêver à la coupe Stanley pour vos Glorieux. On va célébrer dans quelques mois le 20e anniversaire de la dernière conquête. Vous n’étiez pas né, vous étiez trop jeune! Des vieux vont venir raconter à la télévision de leurs exploits passés. Que voulez-vous que je vous dise? C’est notre dernier souvenir de la coupe, l’année où il y avait beaucoup de francophones, l’année où l’on gagnait des matchs en prolongation, l’année où Éric Desjardins avait marqué trois buts face aux Kings. Gretzky jouait encore. C’est ça, 20 ans après comme l’a écrit Dumas! Pas le chanteur, l’écrivain.

On a tellement hâte de ne plus se rappeler de 1993. Tellement qu’on songe au printemps en se disant que la maudite fenêtre d’opportunité est là et qu’il faut la saisir, l’enlacer pour ne plus jamais la laisser filer. Les vieux vont vous le dire, la coupe, ça peut juste passer une fois. Non, ce n’est pas comme le train dans lequel il faut sauter quand il passe. Si votre train passe juste une fois, déménagez, vous êtes sur la mauvaise ligne.

Me semble de voir Michel Therrien encaisser tout ce qui se raconte depuis que le Canadien a franchi la mi-saison et qu’il détient toujours (au 12 mars) le premier rang de son Association.

Ça prend un gros centre de premier trio. Comme si des gros centres, on achetait ça chez Metro. Ça prend un dur à cuire, mais capable de jouer. Chez Provigo peut-être. Non, il faut un quatrième défenseur, qu’il soit robuste mais capable de marquer des buts. IGA en fait une vente cette semaine. Vous n’avez qu’à vous servir, les allées sont pleines. Surtout que cette saison, les directeurs généraux se sont passés le mot. Il faut aider le Canadien…

Ensuite, c’est la coupe. Les séries et les autres équipes, ce n’est rien parce que la 25e, on va la célébrer en grand, rue Ste-Catherine parmi les casseurs qui vont chavirer les autos de police, incendier une voiture pompier et bien sûr fracasser quelques vitrines. À Montréal, on le connaît par cœur ce scénario.

C’est ça la charrue avant les bœufs!

J’espère que Michel Therrien et Marc Bergevin ne vont pas se laisser prendre dans cette spirale qui ne mènera qu’à une seule chose; La déception.

Aucun joueur du Canadien n’a encore le droit de penser aux séries de la Coupe Stanley et encore moins à la coupe elle-même. Le Canadien a encore 22 tâches à accomplir. Oui, 22 matchs avant d’accéder aux séries. Et ensuite, il devra respecter chaque adversaire sur son passage. Michel l’a dit; On n’a pas le temps de niaiser. Mais on n’a pas le temps de rêver non plus!

C’est à Marc Bergevin de prendre les bonnes décisions. Jusqu’ici, aucun amateur n’a le droit de se plaindre. Chacun des choix du DG a été longuement réfléchi et chacun a porté ses fruits.

Allez-vous le blâmer si à la date limite des transactions, le 3 avril prochain, il n’apporte aucun changement?

Patience et longueur de temps; Voilà un dicton qui ne plaît sans doute pas aux mordus du Canadien, toujours certains qu’un seul club a le droit de gagner cette coupe.

Quand la charrue est devant les bœufs, c’est le chaos, le fouillis et le désordre. Prenez ma parole, on peut faire ça au Québec sans gagner la coupe.

Stéphane Langdeau

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