Rafael Nadal reste très pessimiste sur la relance du tennis; la LNH ignore toujours comment elle peut compléter sa saison (ce qui est aussi le cas pour les autres ligues professionnelles); les Jeux olympiques sont reportés d’au moins un an; aucune course n’est prévue sur le circuit de la F1; même le golf a abandonné la compétition; bref, la planète sport est à pause. 

Après 6 semaines de confinement au Québec, je regarde les amis et collègues de RDS qui tentent de tenir le coup en cherchant des sujets à vous présenter dans un univers où pourtant rien ne se passe... et je les plains. Voilà en effet une tâche vraiment pas facile par les temps qui courent. Ici, le hockey fait foi de tout. Cela demeure notre principal sujet de conversation. Alors quand il ne se passe rien sur les glaces ni sur tous les autres terrains, on doit mettre les choses en perspectives et trouver de nouvelles façons de faire.

Cela dit, actuellement, mes pensées vont toutefois à tous ces jeunes sportifs qui ne comprennent pas toujours pourquoi on a mis fin à leur saison de hockey et pourquoi ils devront se passer de soccer, de baseball ou de leur sport préféré cet été. En plus, ils doivent rester à la maison, garder leurs distances de leurs amis et ne vont plus à l’école. Depuis 6 semaines, on leur a enlevé leurs repères, une situation difficile pour tous les enfants, mais en particulier pour ceux qui souffrent de trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité(TDAH).

En effet, les études ont démontré que le sport est souvent leur meilleur allié pour contrôler leur trop-plein d’énergie. Le sport et un cadre de vie régulier et prévisible. Bref, ces choses de base qu’on leur a retirées.

Je sais que je m’aventure loin du Canadien ou du sport d’élite et que ça ne plaira sans doute pas à tout le monde. Malgré tout, il me semblait pertinent d’adresser quelques mots à ces parents qui doivent composer avec des enfants peut-être un peu tropactifs. Cela m’apparait d’autant plus important que je suis moi-même TDAH et que je comprends parfaitement la frustration que ces jeunes peuvent ressentir. J’ai aussi travaillé avec plusieurs sportifs de haut niveau qui ont également été diagnostiqués duTDAH. À leur contact, j’ai pu constater quelques règles qui aident à en maitriser les impacts négatifs.

Finalement, au fond, je crois que ce n’est pas obligatoirement un mal d’être un peu à part des autres... d’être spécial. Tout dépend de la façon dont on peut gérer l’environnement et les événements.
 

Alors, si votre enfant connait des soucis particuliers ces temps-ci, sachez d’abord qu’il existe des ressources que vous pouvez consulter pour vous appuyer et lui donner un coup de main. Premièrement, les psychologues et les spécialistes qui suivent peut-être déjà votre enfant se feront généralement un plaisir de continuer ce soutien. Tout peut aujourd’hui se faire aisément en vidéoconférence.

Dans tous les cas toutefois, de saines habitudes de vie, comme une bonne alimentation et de bonnes nuits de sommeil sont nécessaires pour réduire l’anxiété. Il importe donc d’établir une nouvelle routine qui tient compte du fait qu’il n’y a plus de classe et plus de sports organisés. Comme les enfants ayant un TDAH trouvent souvent difficile de se concentrer pendant une longue période, prévoyez plusieurs plages horaires qui alterneront les activités d’apprentissage et activités physiques. 

En confinement, il est encore plus important de gérer l’environnement et les activités, mais ils doivent continuer à bouger. Comment? Vous trouverez certainement plusieurs idées, mais rien n’empêche par exemple de faire un parcours de course à obstacles dans la maison, de sauter à la corde, de danser sur une chanson qu’il aime ou même de boxer un coussin. Si vous avez l’espace nécessaire, vous pouvez aussi jouer avec eux à l’extérieur (dans votre cour) à ces sports qu’il adore. Tout dépend de l’enfant et de votre tolérance.

Une des caractéristiques des jeunes avec un TDAH est cette difficulté à attendre. Ne soyez pas trop exigeants. Prévoyez des récompenses qui arriveront rapidement pour les motiver à continuer. Les jeux vidéo représentent souvent un outil puissant à utiliser. Nous savons que les enfants ne doivent pas consacrer trop de temps à jouer sur leur ordinateur ou leur tablette. Cependant, ces écrans peuvent devenir des éléments de récompenses, sans compter qu’ils leur permettent de rester en contact avec leurs amis.

En somme, rappelez-vous que, comme nous tous, ils ont perdu leurs repères. Souvenez-vous aussi que la vie reprendra ses droits et que cette traversée du désert leur aura permis d’apprendre que l’on peut s’ajuster en temps de changements. 

Finalement, n’hésitez jamais à consulter pour obtenir d’autres renseignements ou de l’aide. Les ressources existent!
 

En terminant, je souhaite que les purs et durs du sport m’excusent de ce petit détour…