J’ai suivi, comme des centaines de millions de personnes à travers le monde, cette fantastique compétition qu’est le MUNDIAL. Un mois de joutes pour amener à cette confrontation entre l’Espagne et les Pays-Bas. Des parties parfois enlevantes et excitantes, d’autres plus ternes (il faut bien l’avouer), et l’éternel musique des vuvuzelas qui assourdissait tout. Voilà ce qu’aura été ce Mundial.

Et puis. La finale. Comme c’est souvent le cas, le match, même s’il était rempli d’émotions n’a pas été le plus enlevant. Sauf durant la prolongation quand, finalement, l’Espagne a marqué. Soudainement, partout dans le monde des partisans se sont levés pour applaudir un but, celui qui marquerait probablement la première victoire à vie de cette équipe.

Quand l’arbitre a enfin signalé la fin du match, alors, j’ai senti la fierté de toute une équipe et de tout un peuple. Je me suis senti saisi par l’intensité des sentiments qui a tout balayé comme un ouragan. Je me suis même permis une petite pensée pour nous et le Canadien lors de la dernière victoire de la Coupe Stanley.

Quand tout un peuple (et une bonne partie de la planète) vibre au même rythme, c’est absolument extraordinaire. Pour un rare moment, on a l’impression que tout le monde, sans exception, vit en harmonie. Ressent la même joie. On peut et on doit bâtir là-dessus.

Mais ceux qui étaient les plus fiers (et avec raison, à mon sens) ce sont les Sud-Africains. Ils ont réussi à organiser un rendez-vous mondial sans faute (ou presque). Ils se sont tous unis derrière l’organisation, mais surtout derrière leur équipe. Quand elle a été éliminée, malheureusement au premier tour, ils ont continué à suivre et à encourager les équipes africaines. Les Sud-Africains, comme toute l’Afrique, se sont ralliés derrière le Ghana jusqu’à la fin. Comme le mentionnais un journaliste, ce serait inimaginable ailleurs dans le monde. Comment imaginer qu’un jour les Français ou les Anglais encourageraient les Allemands? Une telle communion ne peut se produire qu’en Afrique et nous avons beaucoup à apprendre.

Ce peuple Sud-africain a surtout réussi à faire mentir les plus pessimistes qui prévoyaient catastrophes sur catastrophes. Ils ont fait connaître un pays et un peuple accueillant et tout à fait capable de recevoir la planète. Et ils ont de quoi être fiers. Bien sûr qu’il y a encore de très nombreux problèmes en Afrique du Sud. Ce n’est pas un ballon rond qui parviendra à tout aplanir et à diminuer les inégalités qui existent encore un peu partout. Mais ils nous ont convaincus qu’ils forment un grand pays. Que l’Afrique est tout à fait capable de se tenir debout et que nous devons dorénavant compter avec eux.

Voilà pourquoi hier, avec la fin de cette partie, ce sont deux peuples qui se sont levés avec fierté pour dire au monde qu’ils étaient les meilleurs…Bravo aux espagnols et aux Sud-africains!