Bill Daly a passablement refroidi les amateurs de hockey de Québec en annonçant en fin de semaine que la Ligue nationale de hockey n'avait pas de projet d'expansion, mais que si jamais elle décidait d'aller de l'avant, les villes de Las Vegas et Seattle passeraient avant Québec afin de corriger le déséquilibre entre les Associations de l'Est et de l'Ouest. Deux choses : d'abord, la ligue prépare bel et bien une expansion, et ensuite, ce n'est pas demain la veille que Seattle va accueillir une équipe de la LNH!
 
Dans une entrevue qu'il accordait au Seattle Times, le maire de Seattle, Ed Murray, a déclaré qu'il faudra des années avant que sa ville ne retrouve une équipe dans la NBA. Au terme d'une rencontre avec le commissaire de la NBA, Adam Silver, il a ajouté qu'il était plus convaincu que jamais qu'il n'y aurait pas d'expansion ou de transfert d'équipe avant des années. Seattle s'accrochait à l'espoir que les Bucks de Milwaukee déménagent s'ils n'obtiennent un nouvel amphithéâtre, mais on leur a dit d'oublier ça tout de suite. Un dirigeant de la NBA a indiqué au quotidien que le maire Murray avait fait une très bonne interprétation de sa rencontre avec Adam Silver.
 
Ceci étant dit, c'est quoi le rapport avec Québec et la LNH?
 
La ville de Seattle a une entente avec le promoteur Chris Hansen pour la construction d'un nouvel amphithéâtre qui prévoit 120 M$ en obligations si Hansen obtient une équipe de la NBA, et 200 M$ s' il obtient une équipe de la NBA et de la LNH. Il n'y a pas de clause « LNH seulement » dans cette entente, qui prend fin en 2017. Et le maire Murray n'a aucun espoir de voir une équipe de la NBA débarquer à Seattle avant 2017. Il ne croit pas non plus que l'entente pourrait être modifiée pour faciliter la venue d'une équipe de la LNH seulement.
 
Lors d'une rencontre entre les deux hommes à New York, Gary Bettman a insisté auprès du maire Murray pour qu'il apporte les changements nécessaires à l'entente. La réponse du maire a été sans équivoque : « Mon impression profonde est encore que cela ne se produira pas à moins qu'on nous démontre que le modèle d'affaires puisse être rentable. »  Façon polie de dire à Bettman qu'on est loin d'être convaincu que la LNH serait un succès à Seattle, et que c'est pas la ville qui va payer pour les pots cassés. Quand on fait une telle demande, c'est parce qu'on a une idée derrière la tête et cette idée, c'est l'expansion.

D'ailleurs, dans une entrevue au New York Times, Bettman a pratiquement confirmé ses projets d'expansion. « Je suis optimiste d'ajouter de nouvelles équipes dans des marchés non-traditionnels  », a-t-il déclaré. Il donne l'exemple du Lightning de Tampa Bay, des Ducks d'Anaheim ou des Hurricanes de la Caroline, qui ont déjà remporté la coupe Stanley.
 
La balloune se dégonfle
 
On entre dans la semaine du Super Bowl, et le grand sujet de conversation est l'histoire des ballons dégonflés. Même s'il est acquis que toutes les équipes dégonflent les ballons, c'est une fichue de belle histoire surtout qu'elle concerne les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Tout le monde déteste les Patriots. Ils sont le modèle d'excellence dans la NFL. Leur quart-arrière est le meilleur de sa génération, beau bonhomme, il est marié avec la top model numéro 1 au monde et il gagne. Et avec une pause de deux semaines, il fallait bien trouver quelque chose à dire!
 
Il ne s'agit pas d'excuser les Patriots, mais toutes les équipes et tous les athlètes dans le monde cherchent à contourner les règlements. Je ne parle pas ici de produits dopants, mais de ce petit quelque chose qui peut faire la différence, donner un avantage, si mince soit-il, sur ton adversaire. Voici quelques bonnes histoires rapportées par le Wall Street Journal.
 
À Montréal, qui a oublié « l'affaire Marty McSorley » dans le match no 2 de la finale de la coupe Stanley de 1993? Une majorité de joueurs des Kings et des Canadiens utilisaient des bâtons trop courbés, mais c'est McSorley qui s'est fait attraper.
 
Au Daytona 500 en 2007, deux mécanos ont été surpris à verser un carburant illégal dans la voiture de leur patron, Michael Waltrip.
 
Qui a oublié la colère de George Brett quand on a découvert que son bâton était enduit de résine sur une trop grande portion de sa surface?  Ou encore cet escrimeur de l'Union Soviétique, Boris Onishchenko, qui avait plaçé un interrupteur sous la poignée de son arme qui lui permettait de s'attribuer des touches.
 
Mais la meilleure histoire revient à Madeline de Jesus, une athlète de Porto Rico. En 1984, elle participe aux Jeux Olympiques de Los Angeles au saut en longueur et au relais 4 x 400 mètres. Malheureusement, madame se blesse dans l'épreuve du saut en longueur.  Elle a donc demandé à sa jumelle identique qui assistait aux Jeux de prendre sa place dans une épreuve de qualification du relais.
 
Tout ça pour dire que les Patriots n'ont rien inventé.  Et comme l'a dit Dwayne Allen, des Colts d'Indianapolis : « Ils auraient joué avec des savons qu'ils nous auraient battus quand même. »