Je sais pertinemment qu’il y a énormément des sports intéressants et passionnants autres que le hockey. Les derniers mois en ont été la preuve. Tournois de golf, courses automobiles, tennis (autant féminin que masculin), soccer, football, jusqu’à la coupe du monde de rugby dans lequel le Canada fait bonne figure. Mais, il faut se rendre à l’évidence, le hockey est, pour nous, dans une classe à part. La saison est encore loin d’être commencée et déjà les esprits et les experts s’enflamment.

Alors je vais y mettre aussi mon grain de sel. Premièrement, j’aimerais revenir sur les blessures graves qui ont affectées des joueurs de premier plan. Il n’y a qu’à penser à Sydney Crosby qui ne sera pas du début de la saison ou même de Markov, qui risque de devoir attendre avant de revenir au jeu. Je trouve que cette prudence, à la fois des joueurs et de leurs équipes, représente la bonne approche. Le hockey (comme c’est aussi le cas pour nous dans nos emplois) aussi important qu’il soit, ne doit pas mettre en péril la santé et la vie. Quand Crosby a donné récemment une conférence de presse pour faire le bilan de son état, les spécialistes ont dit qu’il n’avait pas encore retrouvé 100% de ses capacités. Bien sûr que quelqu’un d’aussi talentueux que Sydney, même à 80%, pourrait tirer son épingle du jeu. Mais il y a de fortes présomptions que ce soit au détriment de sa santé et de son avenir. Ça ne vaut pas le coup.

Markov est un peu dans la même situation. La convalescence pour son genou ne lui permet pas encore d’afficher toute son habileté. Il pourrait aussi certainement revenir et jouer malgré tout mieux que beaucoup d’autres défenseurs. Mais pourquoi risquer d’handicaper l’avenir? Donc, cette prudence, je le répète, devient la vraie façon de réagir. Il faut quand même se poser des questions, même si je sais que les deux cas sont différents autant dans l’origine de la blessure que dans le mal lui-même.

Il reste quand même que la ligue et les équipes doivent s’efforcer de tout mettre en place pour protéger les joueurs, surtout leurs meilleurs éléments. Les joueurs sont et resteront toujours la première ressource du hockey. Sans eux, sans leur talent, sans leurs habiletés, il n’y a plus de spectacles. Tout ceci pour dire qu’il faut viser à ce que les coups vicieux, les mise en échec dangereuses ou déloyales soient bannies. Le hockey demeure un sport de contact, mais c’est vrai aussi pour le rugby où les athlètes sont sans équipement de protection. Or, il y a moins de blessés et moins de blessés grave au rugby qu’au hockey. C’est donc peut-être l’attitude et la philosophie autant des joueurs que des dirigeants qu’il faut modifier.

Et tout ça commence souvent dans les ligues mineures. Pensez au jeune Anthony Verret, des Huskies de Rouyn-Noranda, qui a été sévèrement blessé à la tête lors d’une mise en échec. Il a subi plusieurs fractures au visage et son nerf optique pourrait même être atteint. Le coup n’était peut-être pas illégal, mais il est symptomatique d’une attitude selon laquelle on va peut-être un peu trop loin pour s’assurer de la possession de la rondelle. Il restera toujours une part de risque à jouer au hockey, mais il doit y avoir une façon de ramener le risque à des proportions plus acceptables.