MONTREAL - Un médecin de Montréal est en voie de préparer une étude qui aura pour but de déterminer si la sclérose latérale amyotrophique (SLA), ou maladie de Lou Gehrig, est plus fréquente chez les athlètes professionnels qu'au sein de la population générale.

Le Dr Angela Genge, directrice de la clinique SLA de l'Institut neurologique de Montréal, dirigera une étude qui aura pour but de recenser l'incidence de la maladie de Lou Gehrig auprès d'athlètes de la LCF, de la LNH et de la NBA.

Tony Proudfoot, un ancien joueur des Alouettes de Montréal dans la LCF qui a reçu un diagnostic de SLA il a neuf mois, a découvert au moyen de l'Association des joueurs de la Ligue canadienne qu'au moins huit joueurs sur les 15 000 qui ont joué dans ce circuit au fil des années ont souffert de SLA.

Au sein de la population générale, une personne sur 100 000 en est affectée. Les victimes en meurent généralement deux à cinq années après le diagnostic et les causes de la maladie sont inconnues.

Quand Proudfoot a fait part de sa découverte à son médecin, elle a décidé d'examiner de plus près le lien qu'il pourrait y avoir entre la maladie et les athlètes de niveau élite.

"La recherche jusqu'ici nous a donné très peu d'indices sur ce qui déclenche la maladie, quels sont les facteurs de risque", a déclaré le Dr Genge, qui s'attend à ce que l'étude, financée au moyen de fonds privés, soit complétée d'ici deux à cinq années.

"Ceci est simplement une stratégie pour essayer de cerner un phénomène que nous avons pu constater en clinique, c'est-à-dire que les gens actifs, les athlètes sérieux surtout, sont surreprésentés dans les cliniques SLA."

On croit que la maladie peut être provoquée par l'environnement, l'hérédité, des suppléments vitaminiques et des traumatismes à la tête, mais on n'en a pas encore fait la preuve scientifique, a indiqué le Dr Genge.

Un questionnaire sera distribué à des athlètes professionnels, actifs et anciens, ainsi qu'aux membres de leur famille et à leurs médecins, afin qu'on puisse en savoir plus sur leurs antécédents au niveau des blessures qu'ils ont subies, leur régime alimentaire et les endroits où ils ont joué.

Le Dr Genge comparera ensuite les données accumulées avec d'autres études ayant démontré une fréquence élevée de la maladie au sein de populations précises, notamment des joueurs de soccer en Italie et des soldats américains de la première guerre du Golfe.

Elle a ajouté qu'on croit que les athlètes qui jouent souvent à l'extérieur sont à risque plus élevé, ce qui pourrait signifier que les pesticides sont possiblement un facteur de risque.

Le Dr Genge spécifie toutefois que son étude n'a pas pour but de dénigrer certaines activités physiques.

"D'aucune façon chercherons-nous à suggérer que la maladie cible un certain sport de façon si précise que nous inciterions un enfant à ne plus pratiquer tel ou tel sport", a-t-elle dit.

"Le but est surtout de tenter de déterminer quel est l'élément commun qu'on retrouve chez ceux qui ont développé la maladie, et qu'on ne retrouve pas chez ceux qui ont été épargnés."