LES SABLES-D'OLONNE (Vendée) (AFP) - Bien que discret, le désormais célèbre skipper Michel Desjoyeaux est sorti de sa réserve samedi soir, une fois la victoire acquise dans le Vendée Globe, se livrant de bonne grâce à ses obligations auprès de la presse et de plusieurs admirateurs.

Répondre à la presse dès samedi soir, s'instituer maître des cérémonies jusqu'à 06h00 dimanche matin pour recevoir les invités dans les hangars de PRB, le parraineur tout heureux de cette victoire tant attendue, être avant midi dimanche sur son monocoque avec lequel il a remporté le tour du monde à la voile en solitaire sans escale et sans assistance, pour en faire le tour du propriétaire: Michel Desjoyeaux a montré toutes les facettes de ses talents ignorés.

Premier Vendée Globe, première victoire pour celui qui devait sa célébrité à cette course de prestige qu'est le Figaro. Ce marin court tous les ans, remporte des épreuves peu médiatisées mais qui ont assis sa réputation parmi ses pairs. Il a été enrôlé dans bien des équipages avec lesquels il a pu mettre en exergue ses talents de tacticien, de météorologue et son esprit d'équipe.

Premier à avoir couru le Vendée Globe en moins de 100 jours (93 j 03 h 57 min et 32 sec) il a battu l'ancien record de l'épreuve (105 j 20 h 31 min 23 sec) de Christophe Auguin de 12 jours, 16 heures, 34 minutes et 28 secondes.

Le Professeur

La première de ses chances fut fin mai 2000 le démâtage de PRB, en sortant du chantier juste avant de rallier Plymouth pour le départ de la Transat anglaise. Un manchonnage lui a permis de participer à la course qu'il a terminé septième, derrière Catherine Chabaud.

Cette avarie a permis de mettre en évidence une erreur de calcul sur le mât. Tout a été revu pour le Vendée Globe avec notamment deux haubans supplémentaires pour équilibrer les charges et les contraintes. Et ainsi de suite sur tout le bateau lorsque l'équipe technique faisait une découverte déplaisante.

Pour le Vendée Globe, rien n'a été laissé au hasard. Les facteurs chance et malchance ont été réduits au maximum. Pour le reste, une fois larguées les amarres aux Sables d'Olonne le 10 novembre, le Professeur s'est retrouvé seul pour faire montre de sa science. Certes il a été confronté jusqu'à la mi-décembre à un adversaire de taille: l'extra-terrestre Yves Parlier.

Impossible de l'oublier pour "Mich Dej" samedi soir. Il a encore eu du fil à retordre avec Ellen Mac Arthur (GBR/KingFisher), probable deuxième, où avec Roland Jourdain (Fra/Sill), mais aucun n'était capable de mettre la pression comme l'a fait Parlier.