L’impossible s’est réalisé. Le Canadien a battu les champions de la Coupe Stanley en 7 matchs. Une victoire convaincante. Après avoir vaincu Washington, les champions au classement de l’année, le Canadien vient de se payer un autre club qui, sur papier au moins, les surclassait au chapitre du talent. Comment y sont-ils parvenus? En s‘adaptant.

Au début des séries, aucun expert, et même ceux qui n’en sont pas (comme moi), ne croyait pas cette équipe capable de défaire les Capitals. Ça n’a rien à voir avec le fait d’aimer ou non ce club. C’était une simple décision logique. Cette décision s’est d’ailleurs renforcie quand Markov est tombé au combat au début de cet affrontement avec Washington. Or, Montréal s’est adapté. Avec un gardien au zénith de son art et sous la direction de son entraîneur, le club s’est resserré les coudes. Le plan de match a été adapté à cette nouvelle situation. Les défenseurs ont bâillonné les Ovechkin et autres Semin de cette équipe pendant que les « petits » joueurs du Canadien allaient créer l’attaque nécessaire pour remporter la série. Une victoire d’équipe réalisée par une véritable équipe. Pas par une réunion de joueurs. Par une équipe. On reproche aux Capitals de ne pas avoir eu de véritable plan de match et d’avoir pris le canadien à la légère. Alors, qu’à mon sens, ce sont plutôt les joueurs de Montréal qui se sont merveilleusement adapté.

Quand commence la seconde série, le Canadien est encore plus défavorisé. Comment pourraient-ils vaincre une équipe aussi talentueuse et équilibrée que les Pingouins? Comment pourraient-ils tenir tête aux Crosby, Malkin et autres géants de Pittsburg? Surtout après avoir tout donné dans leur affrontement contre Washington. Personne ne donnait cher de cette équipe. D’ailleurs, la première partie de cette série semblait donner raison aux experts puisque les joueurs des Pingouins se sont amusés en remportant une victoire plus que convaincante.

Mais le Canadien s’est adapté. Le gardien s’est remis à a tout stoppé, Jacques Martin a fait les ajustements nécessaires, de nouveaux héros se sont levés pour semer le doute dans l’esprit des Pingouins. Grâce au travail d’équipe, à la détermination et à l’effort de chacun des joueurs, Montréal a obligé la tenue d’un septième match, qu’ils ont commencé avec énergie et la conviction profonde qu’ils pouvaient gagner.

Pendant ce temps, Pittsburg –peut-être parce que les joueurs étaient certains d’être plus forts et plus rapides, ou peut-être que le doute était trop profondément installé dans leur tête- a commencé la partie avec de l’indiscipline et de la nervosité. Les joueurs du Canadien leur font payer et mènent 4 à 0 au milieu de la seconde période. Pittsburg, à l‘encontre du Canadien, ne réussit pas à s’ajuster à ce qui se passe sur la patinoire. On ne change pas la stratégie en se fiant plutôt sur le talent de quelques joueurs extraordinaires. Et c’est le Canadien qui gagne.

Que va-t-il se passer maintenant? Je pense que tous les espoirs sont permis. Les joueurs de Montréal forment une véritable équipe où chaque élément est près à tout donner pour gagner et aider ses co-équipiers. Ils sont excessivement bien dirigé par entraîneur qui a su leur insufflé le goût de la victoire; ils sont bien défendu par un gardien qui ne cesse de faire des prouesses extraordinaires; ils se soutiennent mutuellement et s’amusent quand ils jouent. Ils sont surtout convaincu qu’en suivant le plan de match et en continuant à se défoncer, ils peuvent se rendre jusqu’au bout. Et pourquoi pas? Ils ont déjà gagné la guerre psychologique.