À l’été 2005, le Canadien était fier de repêcher au 45e rang, Guillaume Latendresse des Voltigeurs de Drummondville. 5 ans plus tard, le choix devait être bon puisque de tous les joueurs repêchés en 2005, Latendresse est le 5e pointeur. Le problème, c’est qu’il n’est plus avec le Tricolore.

En 2005, le Canadien sélectionnait un marqueur. Au début de la dernière saison, la même équipe le cédait un joueur de soutien au Wild en retour de Benoit Pouliot, sélectionné au 4e rang du même encan.

Mais que s’est-il passé entre le moment de sa sélection et son départ de Montréal? Guillaume Latendresse s’est expliqué dans l’Antichambre, mardi. Psychologiquement, il n’était pas prêt à jouer avec le Canadien à sa première saison. Il avait encore une jeunesse à vivre avec des gars de son âge dans le junior. L’année suivante, il était prêt et il s’est amené à Montréal dans l’espoir de poursuivre ce pourquoi on l’avait repêché, c’est-à-dire pour ses talents de marqueur.

Il n’a jamais été un joueur robuste et violent en dépit de sa taille. Il voulait marquer des buts mais jamais il n’a été placé dans une situation gagnante avec son club. Il était plutôt relégué dans le 3e ou 4e trio. Il a cependant compté 48 buts avec le Canadien.

La chose la plus importante qu’il a perdu à Montréal, c’est la confiance. On lui a enlevé toute confiance et dès lors, la fin était inévitable. En entrevue, Guillaume ne s’est pas caché. Lorsque Christopher Higgins s’était blessé, c’est vers lui que le Canadien s’était tourné pour jouer en compagnie de Koivu et Tanguay. Lorsque Higgins est revenu au jeu, Latendresse a été exclu en dépit d’excellents résultats.

Au début de la dernière saison, on lui avait signifié qu’il formerait un trio avec Gomez et Gionta. L’expérience a duré le temps d’un match hors concours. À part Roland Melanson, aucun assistant entraîneur ne lui prêtait secours. Il était ignoré et à chaque présence sur la patinoire, il devait jouer avec une tension énorme.

Les marqueurs de 6 pieds 4 pouces sont une denrée rare dans la Ligue nationale. Le Canadien en avait un et il appartient maintenant au Wild. En 55 matchs au Minnesota, il a marqué 25 buts. Sur une saison de 82 matchs, c’est environ 40 buts. Avez-vous une explication?

Lors des trois dernières semaines avant son départ, Latendresse savait qu’il serait échangé au Wild contre Benoit Pouliot. Comment un athlète doit se sentir en pareilles circonstances?

Maintenant, il se dit heureux au Minnesota. Il signera cet été un contrat de deux saisons avec le Wild, une équipe qui a confiance en son talent et la confiance, c’est la base du succès.

L’entrevue intégrale de Guillaume Latendresse est disponible sur le site Internet de l’Antichambre et à la demande générale, elle sera rediffusée ce jeudi dès 21 heures 30.

Stéphane Langdeau