Les 10 conseils pour s’initier à la montagne... et aimer ça!
Sports divers vendredi, 16 sept. 2016. 10:58 mercredi, 11 déc. 2024. 09:56
* Cette série d'articles sur l'alpinisme est présentée en partenariat avec Jeep ®
Votre beau-frère revient d’un trek dans les Annapurna et son récit vous inspire? Normal : la montagne est l’un des milieux naturels les plus exaltants qui soient. Mais, c’est vrai pour les sommets du Népal et c’est vrai pour tout autre : la préparation est la clé pour parvenir au bout de son projet. Cela dans un but suprême : avoir du plaisir!
1- Progressez graduellement
Commencer à s’initier à la montagne et à la longue randonnée, quand on n’en a jamais vraiment fait, n’est pas anodin. La randonnée ne semble pas l’activité de plein air la plus risquée, reste que c’est en la pratiquant qu’on compte le plus grand nombre d’accidents mortels. Pourquoi? Parce qu’on s’y aventure parfois de façon un peu inconséquente, sans mesurer les dangers qui peuvent se présenter.
On commence donc avec un objectif réaliste : deux ou trois journées avec une nuit en camping ou en refuge, sans trop forcer la note au début. Peu à peu, on pourra étendre la durée de son séjour en nature mais toujours de façon graduelle. L’important pour la longue randonnée, comme pour toute activité physique, c’est de progresser tout en maintenant son niveau de confort.
2- Choisissez un sentier à votre portée
Pour une première expérience, mieux vaut prévoir des conditions favorables, autant pour la météo que pour la destination choisie. L’automne est une excellente saison pour s’initier à la longue randonnée en montagne : températures plus confortables qu’en été et moins d’insectes piqueurs! Et, en automne, chaque détour de sentier, chaque point de vue panoramique est l’occasion d’assister à l’embrasement de nos forêts.
On choisira un parcours à sa mesure pour commencer, dans un parc national par exemple.
Les sentiers y sont toujours balisés, ce qui réduit considérablement les risques de se perdre (ça arrive encore chaque année au Québec!). Le vrai risque, quand on commence, c’est de se laisser décourager par un parcours trop difficile! Un maximum de 40 km pour deux jours est une bonne alternative. On pourra, par la suite, augmenter le degré d’exigence selon ses envies et aptitudes.
3- Marchez accompagné
À moins d’être un indécrottable misanthrope qui fuit la compagnie d’autrui, mieux vaut cheminer en petit groupe pour se préparer à un trek. D’une part pour des raisons de sécurité – une blessure peut arriver à n’importe qui – mais aussi pour apprendre à socialiser en plein air. En ville, les diversions ne manquent pas quand vient le temps de mettre un terme à ses activités en société. Partir en longue randonnée implique d’inscrire son engagement dans la durée. Alors si vous prévoyez de marcher deux semaines sur la Cordillère des Andes avec monsieur Paul ou madame Yvette, mieux vaut vous habituer à leur présence… continue. Monsieur Paul est certainement charmant assis sur votre sofa, un drink à la main, et madame Yvette sait toujours alimenter la conversation. Mais qu’en sera-t-il quand monsieur Paul souffrira d’ampoules purulentes et que madame Yvette commencera à vous sembler un tantinet verbomotrice? Une expédition a beau se pratiquer à l’extérieur, elle est toujours une séance en huis clos : la promiscuité n’est pas faite pour tout le monde et certaines compagnies sont plus faciles que d’autres.
4- Équipez-vous raisonnablement
Ça signifie ni trop ni trop peu. Les essentiels à ne jamais négliger : une paire de bottes adaptées à la longue randonnée, c'est-à-dire couvrant la cheville avec, si possible, une membrane Gore-tex (ou équivalent) qui protège de l’humidité si le temps vient à virer maussade ou que vous avez à franchir des rivières à gué. Un bon sac à dos, pratique et léger pour deux ou trois jours; le poids des victuailles et de l’équipement suffit à lui seul à alourdir votre charge, n’en rajoutez pas avec un sac pesant! Et pour aider, l’usage de bâtons de marche s’impose : ceux-ci permettent de répartir le poids sur les bras (et non pas seulement sur les jambes et le dos) et préviennent l’impact sur les articulations. Le reste – sac de couchage, matelas de sol, vêtements – est à choisir selon la règle du bon sens : adaptés aux besoins. Enfin, on se munit d’une bonne paire de lunettes de montagne car les dommages causés aux yeux sont irréversibles.
5- Adoptez le bon rythme
La montagne est pleine d’enseignements. Le premier d’entre eux consiste à nous imposer la sacrosainte règle du pas « lent, mais sûr ». Rien ne vaut de partir en fou pour prouver que vous êtes en forme! Sachez ménager vos jambes (et le reste) et finir la journée comme un vrai montagnard : alerte et souriant. Le rythme d’une expédition doit toujours être évalué en fonction de la cadence du plus lent. Si les différences sont trop grandes, il convient de réajuster le tir ou d’instaurer des arrêts réguliers pour assurer la cohésion du groupe. Le moral de chacun n’en sera que meilleur.
6- Traitez-vous aux petits oignons!
La longue randonnée exige une alimentation variée et adaptée aux besoins nutritionnels (3000 à 4000 calories par jour), ce qui implique d’intégrer chaque jour des protéines, des lipides et des glucides à son alimentation. Misez sur des sucres lents pour la base de vos repas (pâtes, riz brun, blé entier, flocons d’avoine, gruau, quinoa, boulgour, lentilles, yogourt, jus de fruits) et ajoutez des protéines animales ou végétales (viande, poisson en boîte, fromage, œufs) déjà cuites ou pas selon le cas. Ne négligez pas les suppléments (barres protéinées, Gorp, trail mix) pour les petites fringales pendant la journée.
Enfin, n’omettez jamais le plaisir de manger; en plein air, le repas est l’un des meilleurs moments à vivre en groupe.
7- Sachez gérer votre eau
En longue randonnée, on n’apporte jamais son eau avec soi : trop lourd. Mais les solutions sont nombreuses pour s’assurer une hydratation abondante et sans danger dans un milieu – la montagne – où lacs, rivières et sources sont monnaie courante. Mais attention : l’eau peut y être contaminée par la présence d’organismes vivants ou de bactéries. Les systèmes de purification d’eau sont innombrables sur le marché; filtreurs (au charbon activé ou aux rayons ultraviolets) ou produits chimiques (en goutte ou en comprimé) permettent de venir à bout de 99 % des principaux agents pathogènes.
8- Prévoyez les premiers soins
Quelques essentiels sont à prévoir quand on part plusieurs jours. Sans eux, la partie de plaisir peut tourner au vinaigre. Une trousse de premiers soins doit contenir des pansements pour ampoules (type Second Skin), des compresses, un bandage, du ruban adhésif et tout autre item nécessaire à votre condition de santé personnelle (antihistaminiques, auto-injecteur EpiPen, etc.). Avant de partir, assurez-vous de pouvoir réagir rapidement et efficacement en cas de coupure, brûlure ou piqûre d’insectes.
9- Gardez les animaux sauvages à distance
Avoir la chance d’observer un original au bord d’un lac ou un rapace planant au-dessus de vous est magique en randonnée. Il faut prendre le temps d’admirer ce que la nature vous offre sur son chemin. Attention cependant : certaines rencontres sont plus souhaitables que d’autres. Les ours, si intrigants soient-ils, sont des animaux territoriaux qu’il n’est jamais bon de déranger, surtout lorsqu’il s’agit d’une femelle avec ses petits. L’usage de la cloche à ours, faite pour prévenir les plantigrades de votre présence, est indispensable en montagne. Enfin, histoire d’éviter de les attirer trop près de votre tente le soir venu, suspendez vos provisions au sommet d’un arbre (avec une corde) et éloignez toute substance parfumée (dentifrice, produits de toilette) qui exerce sur eux une irrésistible attraction.
10- Ne laissez rien derrière vous
Vous ne voudriez pas arriver à votre site de campement et tomber sur des détritus abandonnés par les précédents occupants, n’est-ce pas? Alors portez la même attention que celle à laquelle vous êtes en droit de vous attendre; adoptez le « sans trace » lors de vos séjours en pleine nature. La règle d’or : rapporter tout ce qu’on apporte. Ne faites des feux que s’ils sont autorisés, creusez un trou pour la toilette, ne prélevez rien à la flore, faites votre vaisselle loin des cours d’eau, utilisez des savons biodégradables. C’est la meilleure façon de vous fondre dans le décor et de garder intact un sentiment de cohésion avec la nature. C’est la clé pour aimer l’expérience et la renouveler… jusque dans les Annapurna!