Des dizaines de joueurs entreprennent maintenant la première vraie phase de la saison : le camp d’entraînement. Pour plusieurs il s’agit de recrues qui tentent de percer l’alignement, alors que pour d’autres, il s’agit de vétérans qui arrivent avec un bagage d’expérience souvent impressionnant. Dans les deux cas, l’approche psychologique des quelques jours et semaines qui viennent est très différente.

Parmi les petits nouveaux, il y a ceux qui ont été invités et qui vont prendre de l’expérience sachant pertinemment que leurs chances de faire le grand club sont proches du zéro absolu. Ceux-là ne sont pas vraiment moins nerveux. En fait, vous avez raison, ils sont probablement énervés car ils sont impressionnés par l’environnement, par les rencontres avec les entraîneurs professionnels de la Ligue Nationale, par le fait qu’ils rencontrent et patinent avec des joueurs professionnels. Tous leurs gestes seront scrutés par une équipe de professionnels. Tout ça met évidemment une pression. Mais au fond, ils savent qu’ils n’ont rien à perdre. Ils savent qu’ils ne commenceront pas la saison à Montréal. Tout ce qu’ils souhaitent c’est de faire la meilleure impression possible face aux décideurs et d’acquérir l’expérience qui leur sera essentielle pour les prochaines années. Ils ont la chance de profiter d’une aventure inoubliable et il faut qu’ils s’amusent et en tirent les meilleures leçons.

Il y a ensuite les joueurs qui cognent à la porte de la LNH. Ceux qui sont prêts à faire le saut et peuvent contribuer à améliorer l’équipe. Souvent, ceux-là sont à leur deuxième ou troisième camp d’entraînement. Ils savent à quoi s’attendre. Ceux-là subissent une pression plus forte. Ils doivent performer et en mettre plein la vue. Ils doivent prouver qu’ils se sont améliorés, qu’ils ont corrigés les petits défauts que les entraîneurs leur avaient signalés l’an passé, qu’ils sont fins prêts à se lancer. Ils arrivent le couteau entre les dents. Ce sont les jeunes loups qui veulent prendre leur place. Leur niveau de stress est dont plus important et ils doivent aussi apprendre à le contrôler pour jouer selon leurs possibilités et leur talent. Dans leur cas, ils sont un peu plus vieux. Ils sont également conscients que le temps passe et que, d’année en année, leurs chances de faire l’équipe diminuent. Ce sont donc, à mon avis, ceux qui subissent le plus de pression. Et cette gestion de la nervosité fait aussi partie du processus d’évaluation que doivent faire les entraîneurs.

Il y a enfin les vétérans. Ceux dont le poste est presqu’assuré. Ils connaissent l’équipe, les entraîneurs et la ligue et savent parfaitement ce qu’il faut faire. Comme tous les autres, ils se sont entraînés presque tout l’été pour arriver en bonne forme. Leur stress psychologique est différent. Ils savent qu’ils ont leur place dans l’équipe, mais connaissent aussi la compétition extrêmement forte qui y règne. Dans leur cas, ils souhaitent au minimum conserver leur rang dans les trios et idéalement améliorer leur positionnement, donc leur temps de glace. Pour eux, le défi vient autant des coéquipiers que des jeunes loups. Ils partent avec une longueur d’avance sur ces derniers, mais savent aussi que les entraîneurs ont la mèche courte et que tout laisser aller entrebâillera la porte à la fois pour les nouveaux venus ou pour les autres vétérans qui aspirent à monter dans la hiérarchie. En général en jouant sur une base régulière, le stress, ils ont appris à le contrôler. Ils ont fait leurs preuves et savent que les entraîneurs se montreront un peu plus patients si jamais ils ne connaissent pas un excellent camp. Mais ils savent aussi que cette patience aura des limites. La pression montera donc exponentiellement pour eux si jamais ils ne jouent pas à la hauteur des attentes de l’équipe. En conclusion à chacun sont stress mais un camp d‘entrainement c‘est toujours stressant car tout le monde veux bien faire.

Voilà je crois qui trace un bref tableau de l’état d’esprit dans lequel les joueurs se présentent en début d’année. La vraie partie commence!