AIX-LA-CHAPELLE (AFP) - Les cavalières seront en majorité dimanche à Aix-la-Chapelle lors de la finale tournante à quatre de saut d'obstacles, ultime épreuve et probablement apothéose des Jeux équestres mondiaux.

La montée en puissance des femmes, en saut, était perceptible depuis plusieurs années. C'est déjà dans la capitale de l'Empire de Charlemagne, en 1986, que la Canadienne Gail Grenough était devenue la première représentante du sexe dit faible à remporter le titre mondial.

Vingt ans après, elles seront trois à contester la suprématie au Belge Jos Lansink: l'Américaine Beezie Madden, qui a conservé la tête (4 points) sur Authentic, devant Lansink (5,01), l'Allemande Michaels-Beerbaum (9,92) et l'Australienne Edwina Alexander (10,24).

Après trois épreuves à zéro pénalité, Madden, championne olympique par équipes à Athènes, a commis sa première faute sur le parcours très technique de la manche initiale.

Lansink, sur son impressionnant Cavalor Cumanor, et Alexander, en selle sur la jument Pialotta, ont signé les deux double sans-faute de la journée. Ainsi, Alexander est remontée de la 22e place pour priver de finale Ludger Beerbaum, beau-frère de Meredith et aussi le cavalier le plus titré en activité.

Le principe de la tournante, spécifique des Mondiaux, est que chaque concurrent, outre le fait de monter son cheval, doit aussi chevaucher ceux de ses rivaux.

Les Pays-Bas n'ont pu placer aucun membre de l'équipe médaille d'or jeudi soir dans le quatuor primé, le jeune Gerco Schröder ayant rétrogradé à la 6e place. Les Néerlandais pourront toujours se consoler: Lansink, 45 ans, était un des leurs avant d'opter pour le voisin belge, et Alexander est entraîné par son compagnon Jan Tops, ex-cavalier de la formation "Oranje".

Transfrontalières

Dans ces histoires transfrontalières que symbolise Aix-la-Chapelle, cité à cheval sur trois pays, la Belgique, en attendant Lansink, s'est réjouie samedi du succès de Félix Marie Brasseur en attelage.

Le Liégeois, déjà champion du monde en 1996, a réalisé le parcours parfait en maniabilité, pour précéder (146,37 points à 149,18) le Néerlandais Ysbrand Chardon, triple champion du monde. Troisième, l'Allemand Christoph Sandmann a permis à la Mannschaft d'enlever la médaille d'or par équipes, son sixième titre mondial depuis le début des JEM 2006.

Cette médaille d'or était doublement symbolique pour Michael Freund, 51 ans, cinquième en individuel. Le meneur allemand, le plus titré de l'histoire, a disputé samedi, après 30 années d'activité, sa dernière compétition internationale.

Surtout, il a pris sa revanche. Sacré champion du monde d'attelage en 2004 (titre décerné tous les deux ans, au contraire de celui en saut d'obstacles, dressage et complet), Freund avait été disqualifié sur décision du Tribunal arbitral du sport, saisi par Brasseur et le Hongrois Zoltan Lazar après un contrôle antidopage positif d'un des chevaux de l'Allemand.

Et, sur le podium, Freund (qui signifie +ami+ en allemand) a royalement ignoré Brasseur.