VALENCE, Espagne - Les Néo-Zélandais, qui n'ont qu'un objectif en tête -ramener la Coupe de l'America chez eux- affrontent à partir de vendredi le redoutable challengeur italien Luna Rossa en finale de la Coupe Louis-Vuitton pour gagner le droit de défier Alinghi.

De fait, Emirates Team New Zealand a eu mercredi un avant-goût de ce qui pourrait l'attendre dans un peu plus de trois semaines en s'entraînant avec le "defender" suisse sur le plan d'eau de Valence.

"Ça fait partie du jeu. Je ne juge pas", a commenté jeudi après-midi le skippeur de Luna Rossa, Francesco de Angelis.
Team New Zealand, vainqueur de la Coupe de l'America en 1995 et 2000 (et dépossédé de son bien par Alinghi en 2003 à Auckland), est arrivé à Valence avec l'étiquette de challengeur N.1, sans doute à égalité avec les Américains de BMW Oracle, détenteurs du plus gros budget.

Luna Rossa faisait également partie des grosses écuries, mais sans doute un cran en-dessous.

La demi-finale Luna Rossa-BMW Oracle, remportée haut la main par les premiers (5-1), a bouleversé la hiérarchie, à tel point qu'il ne semble pas y avoir de favori clair pour cette finale.

"Ils ont un bateau rapide et de bons marins. Pour moi, ce sera du 50-50", assurait le tacticien américain de Team New Zealand, Terry Hutchinson, après la cinquième victoire face au Desafio Espanol dans l'autre demi-finale (5-2).

"C'est une excellente équipe", a-t-il renchéri jeudi lors d'une conférence de presse au port de Valence. "Ils ont fait du très bon travail lors des pré-départs".

"Je ne sais pas"

Ce "très bon travail" revient en grande partie au jeune barreur de Luna Rossa, l'Australien James Spithill, âgé de 27 ans.

Le jeune rouquin a totalement ridiculisé le vieux roublard néo-zélandais Chris Dickson, finalement débarqué avant même la fin de la demi-finale par le propriétaire de BMW Oracle, le milliardaire Larry Ellison.

Spithill est-il le meilleur en face-à-face ? "Je ne sais pas", a répondu jeudi Terry Hutchinson, qui avoue avoir pleinement confiance en son barreur, Dean Barker. Avant d'ajouter que "généralement ce n'est pas une seule personne qui remporte la course".

Spithill bénéficie en effet de l'excellent travail du tacticien brésilien Torben Grael, détenteur de cinq médailles olympiques et pour qui le vent n'a pas de secret.
Le jeune barreur australien, qui baigne dans l'America's Cup depuis 1999, est aussi conseillé dans l'ombre par le Français Philippe Presti, barreur du deuxième bateau de Luna Rossa.

"Nous avons une très bonne deuxième équipe", reconnaissait jeudi l'Américain Andy Horton, membre de la cellule arrière sur le bateau ITA 94.

Les marins de Luna Rossa auront aussi un petit avantage pour la finale. Ils ont gagné le tirage au sort jeudi et partiront tribord vendredi sur le plan d'eau. Ce sera ensuite au tour des "Kiwis" samedi.

Or à chaque fois que les deux bateaux se sont rencontrés, celui qui est parti à droite l'a emporté. Si la statistique se confirme, et avec l'ordre décidé par le tirage au sort, Luna Rossa sortira vainqueur 5-4...

"Nous nous sommes préparés pour une longue série", a souligné Francesco de Angelis.