Pierre Mainville a vaincu un adversaire de taille en Marc Cratère et s’est finalement classé au huitième rang de l’épreuve d’épée dans la catégorie B samedi au Grand Prix d’escrime en fauteuil roulant présenté à Lonato, en Italie.

« Je suis content, surtout que c’est très difficile avec le manque de soutien de ma fédération », a précisé un Mainville très amer, qui s’est vidé le cœur en entrevue à Sportcom.

L’escrimeur, qui s’est exilé à Malaga, en Espagne, pour bénéficier de meilleures conditions d’entraînement, trouve de plus en plus lourd d’assumer toutes les dépenses liées à la pratique de son sport.

« Le Canada est un pays développé, où on dit qu’on aide les sportifs, mais est-ce que c’est vraiment vrai? Dans mon sport en tout cas, c’est très difficile », a mentionné celui qui ne participera peut-être pas aux Championnats du monde cette année, faute d’argent.

En voyant les moyens mis à la disposition de ses adversaires, Mainville se dit complètement découragé. « Ça fait beaucoup réfléchir. Il y a des jours où je me demande pourquoi je me bats. C’est injuste. »

Samedi, l’athlète de Saint-Colomban a commencé sa journée de travail lentement, remportant deux de ses cinq affrontements dans la ronde des poules.

« C’est difficile de ne pas avoir d’entraîneur avec moi. En compétition, toutes les fédérations en am un. Ça permet de se réchauffer convenablement, de placer sa pointe… »

« C’est frustrant. Aujourd’hui, j’ai failli ne pas aller en élimination directe. »

Dans le tableau de 32, Mainville, 12e épéiste sur l’échiquier international, est venu à bout du Polonais Marcin Karbownik, 24e au monde, qu’il a vaincu 15-14.

Il s’est ensuite mesuré au Français Cratère, deuxième au classement et médaillé d’or au Grand Prix de Montréal en avril, dans les huitièmes de finale.

Lui-même médaillé de bronze dans la métropole le mois dernier, le Québécois n’a souffert d’aucun complexe, éliminant le Français 15-11.

« Je perdais 2-7, mais j’ai fait vraiment une belle remontée. Tout allait pour moi alors qu’il a perdu confiance en ses moyens je pense. »

Le Russe Alexander Kuzyukov, septième au monde, a cependant freiné Mainville en quart de finale, grâce à une victoire de 15-6.

« Je n’ai jamais trouvé la faille. Je n’ai pas trop compris ce qui s’est passé. Ça ne fonctionnait pas, je n’étais pas capable de m’imposer. »

Kuzyukov a finalement mis la main sur la médaille d’argent, battu en finale par l’Iraquien Amar Ali.

« Je suis content qu’ils se soient rendus là. Ce sont deux gars vraiment gentils. »

Dimanche, Mainville sera de la compétition de sabre.