MONTRÉAL - Au cours d'une courte rencontre avec les médias dans un hôtel du centre-ville, Marcel Aubut a offert des excuses senties avant d'indiquer qu'il prend une pause de toutes activités professionnelles.

« Depuis une dizaine de jours, je vis dans la tourmente. La crise provoquée par mes comportements a aussi entraîné dans la tourmente ma famille, mes amis, mes associés, mes employés et toutes les personnes qui ont été blessées par ces comportements », a-t-il dit, précisant qu'il avait pris la décision de faire cette déclaration jeudi.

« Aujourd'hui, à toutes ces personnes et à toutes les autres qui ont été outrées par ce qu'elles ont vu ou entendu au cours des derniers jours, c'est du fond du coeur et avec toute la sincérité dont je suis capable que j'offre des excuses sans réserve. En 45 ans de vie professionnelle, j'ai toujours vécu à 200 km/h (...) et jamais je ne me suis posé de questions sur mon comportement en société. Il a fallu que la crise que je traverse et que je fais traverser à mes proches me force à un temps d'arrêt et de réflexions profondes.

« Aujourd'hui, le réveil est brutal. J'ai énormément de peine, et je regrette infiniment d'avoir blessé autant de personnes qui ne le méritaient certainement pas. J'espère qu'un jour ces personnes sauront me pardonner. »

L'ex-président du Comité olympique canadien a fait son mea culpa sans répondre aux questions des journalistes. L'exercice a semblé éprouvant pour l'homme de 67 ans, qui a poussé plusieurs longs soupirs et refoulé quelques larmes. Lors de certains passages, notamment lorsqu'il a remercié sa famille pour son appui, il s'est exprimé d'une voix chevrotante.

« Je tiens surtout à remercier ma famille, particulièrement mon épouse et mes trois filles, qui ont su me réconforter et me convaincre que l'amour qui nous unit est tout simplement indestructible. »

Il a ajouté qu'il comptait consulter « des experts qui lui permettront de changer ses comportements ».

Aubut est dans la tourmente, depuis quelques semaines, alors que s'accumulent à son endroit les allégations de harcèlement sexuel, notamment de la part d'anciennes employées. Le Comité olympique canadien a lancé une enquête au sujet de ces allégations, le forçant à quitter précipitamment la présidence de l'organisme. Vendredi, il a annoncé qu'il quittait la firme BCF, dont il était partenaire, avocat et vice-président du conseil d'administration.

« Me Aubut et sa famille traversent une période extrêmement difficile. Me Aubut a reconnu ce matin ses torts et il assume la responsabilité de ses actes, a fait valoir par communiqué André Morrissette, président du conseil d'administration de BCF. Nous saluons ce geste sans aucun doute très difficile dans les circonstances. Nous nous étions pour notre part engagés à supporter Me Aubut dans sa démarche visant le changement durable de son comportement. Il aborde ce nouveau chapitre important de sa vie entouré de ses proches et nous lui souhaitons la meilleure des chances. »

Aubut a ajouté qu'il avait l'intention de continuer d'avoir une vie professionnelle active et fructueuse, ce qu'il devra faire en se rappelant « que la société a changé et exige un plus grand respect entre les individus, plus spécifiquement entre les hommes et les femmes », a-t-il souligné.

« J'assume l'entière responsabilité de mes gestes. Je n'ai personne d'autre à blâmer que moi-même. Encore une fois, à ceux et celles que j'ai blessés ou déçus, je réitère mes excuses sans réserve et je m'engage à tout faire pour devenir une meilleure personne. »