_Geneviève Simard_

La skieuse québécoise Geneviève Simard annonce sa retraite à 29 ans. Avec un genou amoché, hypothéqué, Geneviève a tenté jusqu’à la toute fin de se qualifier pour les Jeux de Vancouver en vain.

Avec la retraite de Geneviève, c’est la fin d’une époque pour le ski québécois féminin. Au début des années 2000, alors que les québécoises dominaient le contingent canadien, Geneviève était le bébé du groupe formé de Mélanie Turgeon, Anne-Marie Lefrancois et Sara-Maude Boucher.

Geneviève a connu du succès parmi l’élite mondiale en montant 5 fois sur le podium dont une victoire en 2004 en Super G à Cortina D’Ampezzo. Elle a participé aux Jeux Olympiques de 2002 et de 2006 terminant 5e en slalom géant à Turin.

Je connais Geneviève depuis 2001. J’ai eu la chance de la rencontrer ponctuellement au fil des ans. Ce que je retiens de cette athlète, c’est sa franchise, son désir de se battre en piste, sa détermination. Toujours disponible, je pouvais toujours lui parler peu importe si ça allait bien ou mal.

Je me souviens de cette froide journée en février 2002 à Salt Lake City. Jeune reporter sans expérience olympique, je voulais rencontrer l’équipe féminine de ski après une descente d’entraînement. Malheureusement, les conditions ont forcé l’annulation de l’entraînement. J’étais sur place, sans entrevue à ramener à mes patrons. En communiquant avec les filles, elles ont bien voulu arrêter leur camionnette sur le bord de la route en pleine tempête pour m’accorder des entrevues à tour de rôle. Nous avons pu terminer le travail avant que la police m’intercepte pour me dire que c’était interdit de « filmer » sur l’autoroute…

Cette générosité, j’ai pu la vivre toute au long de ces années avec Geneviève. Elle trouvait toujours le temps pour nous accorder quelques minutes, quelques heures de son temps. Elle vivait sa passion à fond.

C’est cette même passion qui lui a donné l’espoir de tout faire pour se qualifier pour les Jeux Olympiques de 2010. Dans sa situation, plusieurs athlètes auraient déjà raccrochés mais pas Geneviève. Elle voulait aller au bout des choses. Ses entraîneurs lui avaient proposé la retraite en novembre dernier. Geneviève n’était pas prête. Elle n’était pas allée au bout des choses.

Aujourd’hui, cette décision est tout ce qu’il y a de plus raisonnable. Geneviève aurait pu disputer la dernière coupe du monde en fin de semaine à Cortina afin de terminer parmi les 5 premières pour obtenir sa qualification olympique.

Comme elle l’a indiqué dans un communiqué, la santé est ce qu’il y a de plus primordiale. Geneviève peut maintenant se retirer sans regrets. Le corps d’un athlète est tellement sollicité au cours d’une carrière. Lorsqu’il se manifeste, mieux vaut porter une oreille attentive. C’est ce qu’a fait Geneviève.

À toi Geneviève, je veux te remercier pour toutes ces années de collaboration dans les bons, comme dans les moins bons moments. Tu as marqué l’histoire du ski canadien et du ski québécois. Tu demeureras toujours un modèle pour les plus jeunes.

On te surnommait « Pistolet », je suis plus que convaincu que tu possèdes encore plusieurs cartouches afin de bien faire la transition pour les mois à venir.

Merci Geneviève!