ROBERVAL - Totalement intraitable, ce Petar Stoychev? Peut-être bien.

Après l'épreuve de 10 km des Championnats du monde aquatiques de Rome, mardi, et un long voyage au Canada qui aura duré plus de 23 heures, le longiligne athlète a trouvé le moyen de remporter, avec panache en plus, les grands honneurs de la 55e Traversée internationale du lac Saint-Jean, samedi.

Pour le nageur de la Bulgarie, il s'agissait d'une neuvième victoire consécutive sur le Piékuagami. A ce rythme, il est en voie d'élever une barrière qui va devenir pratiquement infranchissable.

Fidèle à ses habitudes, Stoychev a démarré lentement cette épreuve de 32 km entre Péribonka et Roberval, se retrouvant même au neuvième rang à un certain moment donné.

Mais c'était mal connaître le grand bulgare qui, aux deux tiers de la course, a décidé d'allumer les feux d'artifice. C'en était fait de ses adversaires.

L'éternel champion du lac Saint-Jean a fait stopper le chrono à 6 h 58:39, devant l'Argentin Damian Blaum (6 h 59:53), et le Français Joanés Hedel (7 h 06:19).

David Browne (Australie), Tomi Stefanovski (Macédoine) et Stéphane Gomez (France) ont suivi dans cet ordre. Le Sherbrookois Xavier Desharnais a été le premier Canadien à se pointer, en septième position, grâce un temps de 7 h 26:29.

Frisquet

Stoychev a ajouté à son éloquent palmarès au lac Saint-Jean malgré le fait qu'il ait eu à affronter une eau un peu froide à son goût.

"Lorsque je me suis levé, ce matin, le mercure indiquait 12 degrés à l'extérieur", a relaté Stoychev. "Ce n'était donc pas évident de plonger dans la rivière Péribonka. J'ai dû alors me parler à plusieurs reprises, mais je me consolais en pensant qu'une fois le lac atteint, ce serait plus chaud, et j'attendais ce moment avec impatience."

Selon Stoychev, les trois dernières heures de la compétition ont été particulièrement ardues, surtout qu'il devait mettre tout en oeuvre pour conserver l'avance qu'il s'était bâtie.

"J'ai trouvé ma motivation en pensant aux grands moments que je vivrais à l'arrivée, car les gens de Roberval ont toujours été très accueillants à mon endroit, et je les aime bien."

Pour sa part, Camillia Frediani, de l'Italie, a été la première femme à toucher la plaque, au huitième rang, avec un temps de 7 h 33:51. Dans l'histoire de la Traversée, c'était la première fois qu'un athlète italien réussissait à vaincre le lac Saint-Jean.

"Moi qui suis plutôt habituée à l'eau très chaude, ce lac Saint-Jean m'a donné de gros frissons. Tant bien que mal, j'ai réussi a faire la moitié du trajet. Je me suis alors dit qu'il fallait que je m'en sorte et j'ai été récompensée, car un peu plus tard, l'appui de la foule à l'arrivée m'a complètement réchauffée", a confié la nageuse italienne.

Des 24 nageurs et nageuses inscrits à cette 55e Traversée internationale du lac Saint-Jean, 19 ont terminé la course.