Vous ne serez certainement pas surpris si je vous dis que le hockey, c’est masculin, et pas uniquement dans la définition. Ce sont des hommes qui jouent, des hommes qui arbitrent, des hommes qui décrivent et analysent les matchs. Même si les concepts publicitaires ont vécu une profonde transformation depuis quelques décennies, les pubs s’adressent encore principalement aux consommateurs masculins.

Le hockey est professionnel au masculin et amateur au féminin. Lynda Baril vient de publier un livre fort intéressant à propos du hockey féminin. Nos Glorieuses : plus de 100 ans de hockey féminin au Québec est disponible dès maintenant en librairie pour moins de quarante dollars.

Pour les plus jeunes, détrompez-vous, le hockey féminin n’a pas commencé quelques mois avant les Jeux olympiques de Nagano en 1998. Ce n’est pas un reproche, puisque même l’auteure Lynda Baril croyait que le hockey féminin avait pris naissance avec Manon Rhéaume, l’ex-gardienne de but qui a disputé quelques matchs préparatoires avec le Lightning de Tampa Bay.

Le hockey féminin est aussi âgé que sa version masculine. En 1875, entre les rues Drummond et Stanley, juste en face du St-Hubert adjacent au Centre Bell, se trouvait la patinoire Victoria. C’est là que le premier match de l’histoire a été disputé et les femmes n’étaient pas loin à échanger la rondelle avec les pionniers du hockey malgré leurs jupes longues et épaisses.

À la fin du XIXe siècle et pendant une bonne partie du XXe, le Québec était une société matriarcale. L’homme assurait les revenus du couple mais celle qui dirigeait la famille, c’est la mère. La femme est donc très importante dans l’évolution du hockey au Québec et dans le reste du Canada d’ailleurs.

Le hockey féminin a pris naissance grâce aux anglophones de l’Université McGill mais rapidement, le sport s’est propagé dans le reste de la province. Les illustrations contenues dans le livre sont simplement fascinantes.

Des balbutiements du hockey féminin, sa grande popularité commence avec l’arrivée de la Grande Guerre, la Première Guerre mondiale. Partout au Québec, des équipes féminines sont mises sur pied et il y a une première confrontation entre Montréal et Québec. Serait-ce là le début de la rivalité?

Vous connaissez assurément les Canadiens, mais en 1936, les Canadiennes de Montréal sont également très populaires. Et bien avant Jacques Plante, Germaine Blais garde les filets des Canadiennes et devient l’une des vedettes de la tournée américaine de 1939 avec les Royales de Montréal.

C’est la Seconde Guerre mondiale qui portera un dur coup au hockey féminin organisé. Les filles et les femmes rentrent à l’usine pour fabriquer des munitions et elles remplacent aussi les hommes dans les manufactures et les bureaux.

Le hockey télévisé et l’église ont aussi contribué à la fin du hockey féminin. Oui, l’église qui ose dire que le hockey féminin est un péché. Heureusement, les soutanes ont rapidement perdu du pouvoir et dès les années 60, on peut constater une renaissance du hockey féminin.

Le point culminant arrivera dans les années 90 avec le premier championnat mondial et une première participation aux Jeux olympiques, ceux de Nagano.

Si votre fille s’intéresse au hockey, voilà un cadeau idéal à lui offrir pour la période des Fêtes. Et si vous vous intéressez à l’histoire du hockey, sachez que les femmes ont joué un rôle important dans l’évolution de notre sport national.

_Nos Glorieuses : plus de cent ans de hockey féminin au Québec_

Lynda Baril

Les éditions La Presse

36,95 $

À venir cette semaine dans l’Antichambre

Lundi : Georges Laraque, Gino Odjick et Mario Roberge.

Mardi : Martin Raymond

Jeudi : La ministre péquiste, déléguée à la politique industrielle, Elaine Zakaïb.

Stéphane Langdeau

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