C’était le 3 novembre 2008. RDS lançait sa nouvelle émission, l’Antichambre Il s’agissait du premier talk-show sportif décontracté, 50 ans après la défunte_ Ligue du vieux poêle_ de Radio-Canada. Bien sûr, en un demi-siècle, le poêle à bois et les chaises berçantes ont cédé la place à une longue table de verre et des fauteuils bleus.

Entre la Ligue du vieux poêle et l’Antichambre plusieurs autres émissions sportives ont tenu le Québec en haleine pendant de nombreuses années. Mais l’arrivée de l’émission phare de RDS aura bouleversé et renversé les émissions rivales des autres chaînes en quelques années.

Alain Crête, le premier animateur de l’Antichambre gardera la barre de l’émission au cours de la première saison avant de reprendre son rôle dans le hockey du Canadien. Depuis, c’est votre humble serviteur qui a la tâche de vous animer du lundi au vendredi et à l’occasion, le dimanche, selon l’horaire du Canadien. L’Antichambre le samedi est arrivée la deuxième saison. Chantal Machabée a d’abord occupé le fauteuil de l’animation avant de le céder à Yanick Bouchard qui l’occupe actuellement.

Mon rôle et celui des autres animateurs a toujours été d’être la courroie de transmission. C’est en fait la clé du succès de l’émission qui mise sur l’expérience, la science et l’expertise d’un vaste panel de collaborateurs de grande qualité. Les cotes d’écoute parlent d’elles-mêmes et en tant qu’amateurs de sports et de hockey, c’est à RDS que vous, les amateurs préférez être informés par nos spécialistes.

Je dois dire qu’en tant qu’animateur, je me sens extrêmement choyé d’avoir pour capitaine Michel Bergeron, d’être entouré d’anciennes gloires du Canadien, ceux-là que j’idolâtrais dans mon enfance, comme Mario Tremblay et Guy Carbonneau. De la nouvelle génération, s’est ajouté Vincent Damphousse, Gilbert Delorme, Mathieu Darche, P.J. Stock et d’anciens d’autres équipes comme Denis Gauthier. Pourrais-je un jour oublier les passages marqués dans l’Antichambre de Bob Hartley, Jacques Demers, Michel Therrien et Patrick Roy. Impossible de passer sous silence l’analyste Gaston Therrien et nos journalistes-experts, François Gagnon et Bertrand Raymond.

Vous comprendrez qu’en cinq saisons à la barre de l’émission, j’ai des souvenirs plein la tête. Oui, Michel Bergeron est un comique qui s’ignore. Oui, c’est un comédien et c’est clair que c’est un gars d’équipe. Il est aussi facile à allumer. Je l’avoue, à l’occasion, un commentaire bien placé peut le faire exploser. Pouvez-vous me pardonner mes fous rires?

Parlant de Michel Bergeron, un excellent moment de l’Antichambre avait été la visite de Kerry Fraser à l’occasion de la publication de sa biographie The Final Call Le secret de Kerry pour avoir des cheveux parfaits : le shampoing Paul Mitchell.

Peu de temps avant qu’il ne devienne le préfet de discipline de la LNH, Brendan Shanahan nous rendait visite. Un homme charmant qui a marqué son époque en inscrivant 615 buts. Joueur robuste ne craignant aucun adversaire, il a maintenant la difficile tâche de nettoyer les écuries d’Augias en tentant de civiliser notre sport national.

Il y a aussi des moments d’extase dans la vie d’un animateur. Je me souviens de moi, un ti-cul qui jouait au hockey bottines dans la rue Cousineau à Cartierville avec mes amis, Serge et Alain Martin, Daniel Caron, Claude Lachaîne et mes cousins Dédé et Gounou. Et il y en avait plusieurs autres qui se joignaient au groupe. La rue Cousineau dans les années 70 était bondée de jeunes qui rêvaient au hockey et à ses idoles. On se nommait Lafleur, Perreault ou Dionne. Imaginez mon plaisir d’accueillir les vrais, les trois ensemble, et les laisser nous raconter leurs histoires, leur époque, leurs bons et leurs mauvais coups.

Dans les années 70, notre société vivait en pleine guerre froide face aux pays du bloc de l’Est et de la puissante Union soviétique. L’URSS, c’est beaucoup la Série du siècle, une série de huit rencontres qui transformera notre hockey. En dépit de la victoire finale, nous venions de découvrir des hommes capables de rivaliser avec nos vedettes et un gardien fabuleux nommé Vladislav Tretiak. Oui, Tretiak nous a aussi rendu visite, un moment inoubliable pour toute l’équipe de l’Antichambre

Parmi les autres rencontres intéressantes, celle avec Felipe Alou, l’ancien gérant des Expos, du combattant ultime, Georges St-Pierre, des boxeurs Jean Pascal, Lucian Bute et Carl Froch. D’ailleurs, dans le cas de Bute et Froch, nous avions préparé un face-à-face de trente minutes entre les deux pugilistes un mois avant leur affrontement à Nottingham en Grande-Bretagne.

Que dire de la visite d’Andre Agassi dans nos locaux. L’ancien numéro un mondial de l’ATP avait causé tout un émoi auprès de la gente féminine de RDS ce soir du 1er mars 2012. Agassi est assurément la plus grande vedette internationale à avoir occupé notre fauteuil bleu. Dommage, madame était restée à la maison.

Vous comprendrez que des souvenirs impérissables, nous en avons tous plusieurs. Pour notre 1000e émission, il faudra aussi noter tout au haut de cette liste le match du centenaire du Canadien au Centre Bell et la victoire du Tricolore 5 à 1 face aux Bruins de Boston. Toute la semaine avait été un véritable tourbillon.

Cette grande fête, on la doit à plein de gens. En premier lieu, à vous chers téléspectateurs pour votre assiduité. Comme vous connaissez les animateurs et les panélistes, je m’en voudrais d’oublier ceux et celles qui travaillent dans l’ombre et qui sont aussi au cœur de notre réussite.

Je tiens à remercier les techniciens, ceux que j’appelle affectueusement « MA GANG DE MALADES ». Merci, puisque sans vous, on ferait de la radio. Merci aussi aux maquilleuses qui cachent nos imperfections.

Et merci aussi au producteur, Martin Larocque, et son assistant, Yanick Lévesque, au producteur au contenu, Christian D’Aoust, à Caroline Brisson, réalisatrice associée et frileuse, à Catherine Côté, assistante à la réalisation, à Samuel Thibault, chef recherchiste, mais on ne sait pas chef de qui? Enfin, merci aussi aux assistants de production, Mario Garand et Marie-Soleil Desjardins.

Mais surtout, merci MILLE FOIS À VOUS!

Stéphane Langdeau

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