MONTRÉAL – Les Championnats du monde de paracyclisme sur piste seront d’une importance capitale pour les Canadiens qui souhaitent obtenir leur sélection aux Jeux paralympiques de Rio. De jeudi à dimanche, le vélodrome de Montichiari, en Italie, accueillera l’élite mondiale, dont les Québécois Marie-Claude Molnar, Daniel Chalifour et Jean-Michel Lachance.

Molnar seule en lice

« C’est une des dernières occasions où nous avons la chance d’amasser des points UCI pour avoir un maximum d’athlètes canadiens aux Jeux », lance d’emblée Molnar, la seule athlète féminine canadienne présente en Italie.

La médaillée de bronze au contre-la-montre sur route des Jeux de Londres participera à poursuite individuelle 3000 mètres et au 500 m dans la catégorie des C4. Et c’est surtout à la poursuite où elle vise son meilleur classement.

« C’est une épreuve où j’ai eu de bons résultats depuis mes débuts, alors on met l’accent sur celle-ci. J’ai tout de même fait de beaux gains au 500 mètres, car j’ai beaucoup travaillé en musculation. Ces gains en puissance se sont transférés sur le vélo. »

Lorsqu’elle explique l’impact du nouveau vélodrome de Milton (Ontario), l’athlète entraînée par Éric Van den Eynde depuis maintenant huit ans s’enthousiasme.

« C’est un cadeau tombé du ciel! Avoir une infrastructure de cette qualité à six heures de route, c’est une chance inouïe. Ce n’est pas seulement nous qui en profitons, mais aussi les prochaines générations. C’est plus plaisant de s’entraîner sur une piste que sur une base d’entraînement à la maison. Cela nous a permis de consolider tous les acquis qui ont été faits pendant la saison morte. Une fois en piste, j’ai vu une très grande différence. »

« On joue gros! » - Daniel Chalifour

En tandem masculin, Daniel Chalifour fera équipe avec un nouveau pilote en la personne de Jean-Michel Lachance à la poursuite et au kilo. L’ancien équipier de Chalifour, le vétéran Alexandre Cloutier, a décidé de ne plus poursuivre l’aventure sportive, notamment en raison qu’il est aujourd’hui père de trois jeunes enfants.

Le premier contact entre les deux athlètes s’est fait à la fin de l’été 2015 aux Championnats canadiens de Bromont. Le duo n’avait pas réussi son standard (4 min 27 secondes) pour participer à la poursuite des prochains Championnats du monde, mais à une course de reprise homologuée par les commissaires deux jours plus tard, la nouvelle paire a abaissé son temps à 4 min 25,36 s.

« On joue gros! Il faut montrer que nous avons des chances de remporter une médaille pour le Canada, soutient le double paralympien Chalifour. « Je ne veux pas prêcher pour ma paroisse, mais le tandem masculin est la catégorie où il y a le plus haut niveau. Il y a plusieurs athlètes et certains pilotes sont d’anciens athlètes olympiques. C’est très relevé et il y a de plus en plus de spécialistes et moins de généralistes. »

Le retour sur piste de Chalifour a été motivé par les prestations obtenues aux Jeux parapanaméricains de Toronto (trois médailles d’or et une d’argent avec Alexandre Cloutier), mais aussi par le nombre limité de quatre places masculines accordées au Canada aux Jeux de Rio, toutes catégories confondues, tant sur piste que sur route.

« (À Toronto), ce n’était pas juste les médailles. Alors que nous n’étions pas entraînés spécifiquement pour la piste, nous avions un temps qui nous permettrait de nous qualifier à la poursuite des Jeux de Rio. Il y a plusieurs impondérables pour se qualifier à une course sur route, tandis que sur la piste, c’est une question de chrono. »

À Montichiari l’objectif de sera de parcourir les 4000 mètres de l’épreuve de poursuite en 4 minutes 22 secondes. « Avec ce temps, nous aurions été dans le coup aux mondiaux de l’an dernier. »

Une recrue expérimentée

Jean-Michel Lachance est pilote de tandem depuis moins d’un an. Cela ne fait pas de lui une verte recrue pour autant, car il a été un athlète de haut niveau, tant sur route que sur piste.

« L’an dernier, j’avais un contrat avec une équipe professionnelle chinoise et ça n’a pas fonctionné. J’étais donc devenu éligible pour devenir pilote en paracyclisme et lorsqu’Alex n’était plus disponible pour faire équipe avec Daniel, Éric Van den Eynde m’a contacté. Et j’ai accepté. »

Cloutier l’a conseillé dans sa transition vers sa nouvelle discipline. « Alex a toujours été un modèle pour moi et les chaussures sont grandes à remplir! Depuis les Championnats canadiens, je dois bien avoir pris un 3-4 kg en masse musculaire. J’aime que ce soit un sport d’équipe où les deux athlètes doivent être en forme. C’est une très belle occasion pour moi et le niveau de compétition est très élevé. »