Près de deux années se sont écoulées depuis la dernière compétition internationale de paracyclisme sur route des Canadiens. Neuf d’entre eux, dont quatre Québécois, renoueront finalement avec l’action, du 9 au 13 juin, à l’occasion des Championnats du monde de Cascais, au Portugal.

Les Québécois Charles Moreau (H3), Louis-Albert Corriveau-Jolin (T2), Marie-Ève Croteau (T2) et Marie-Claude Molnar (C4) effectueront le voyage en compagnie de cinq autres Canadiens ayant accepté l’invitation. Au total, seize athlètes ont été sélectionnés.

Charles Moreau n’a pas hésité avant de confirmer sa présence. La décision de l’équipe canadienne de ne pas déléguer d’athlètes à la première Coupe du monde de la saison le mois passé, en Belgique, l’a pour le moins déçu.

L’athlète de Victoriaville a pris son mal en patience et se dit plus prêt que jamais à affronter l’élite mondiale.

« Les Jeux paralympiques s’en viennent et ça va faire deux ans qu’on ne s’est pas mesurés à d’autres cyclistes. L’été dernier, les Européens ont eu une saison avec plusieurs courses, a rappelé Moreau. Nous, ça fait un bout qu’on est sur pause, alors j’étais super content d’apprendre qu’on allait être des mondiaux. »

Tout comme Marie-Ève Croteau, sa dernière épreuve internationale a été les Championnats du monde de 2019 où il s’était classé quatrième à la course sur route de la catégorie H3, puis cinquième au contre-la-montre. De son côté, Louis-Albert Corriveau-Jolin ne s’est pas retrouvé sur la ligne de départ d’une course internationale depuis la Coupe du monde de Baie-Comeau, en 2019.

Marie-Claude Molnar avait quant à elle pris part aux Championnats du monde de paracyclisme sur piste, en janvier 2020. Sur la route, sa dernière compétition qui a nécessité l’utilisation de son passeport a été les Jeux parapanaméricains de Lima, en 2019.

Contrairement à Moreau, elle a dû réfléchir avant de prendre sa décision en vue des Championnats du monde de Cascais.

« Ma première réaction, compte tenu de la pandémie, ç’a été un peu d’inquiétude. On a l’habitude de rester chez soi et de ne pas voyager, alors il y avait de la nervosité, a-t-elle confié. Le temps avançait, je pesais le pour et le contre et je me sentais plus en confiance avec les mesures mises en place. J’ai aussi reçu ma première dose de vaccin et ça m’a rassurée. »

« De savoir que je vais participer aux mondiaux, c’est une grande joie ! C’est toujours un honneur de représenter le Canada. Ç’a été notre choix d’y aller ou de ne pas y aller. Cyclisme Canada n’a pas mis de pression dans ce processus et c’est très apprécié. »

La grande forme

L’entraînement va bon train et Charles Moreau souligne avoir signé quelques records personnels à l’entraînement ce printemps, ce qu’il considère comme encourageant.

Les Championnats du monde ne pourront servir à cumuler des points dans le processus de qualification paralympique des Jeux de Tokyo, alors que l’équipe canadienne devrait être annoncée au début du mois de juillet. Le double médaillé de bronze des Jeux de Rio compte néanmoins profiter de son passage en Europe pour prendre des notes, alors que l’événement lui permettra d’en connaître davantage sur ses opposants.

« Sans pouvoir aller en Belgique, je gardais espoir qu’on serait au moins au Portugal pour savoir où on se situe par rapport au peloton international. Il peut y avoir des athlètes qui arrivent de nulle part, qui n’étaient pas dans le décor en 2019, alors c’est important d’aller prendre le pouls pour peaufiner la préparation vers Tokyo ensuite. »

Même son de cloche du côté de Molnar, qui qualifie sa forme actuelle de « splendide ». Depuis octobre dernier, elle est dirigée par le renommé entraîneur Pierre Hutsebaut, qui a entraîné plusieurs des meilleurs cyclistes canadiens au cours des 25 dernières années.

« J’ai fait de beaux gains et ce sera intéressant de mettre un résultat plus récent dans les livres. À moins de 100 jours des Jeux paralympiques, j’ai hâte de décrasser le système et de voir où je me situe dans le monde », a déclaré la Longueuilloise.

Le doute entourant la sélection en vue des Jeux de Tokyo, ou même la tenue de l’événement, ne tracasse pas l’esprit de Marie-Claude Molnar. Du moins, ne le tracasse plus.

« Ça fait deux ans qu’on apprend à nager dans l’incertitude. Ça pèse moins mentalement qu’au début et on a la chance d’être bien soutenus dans cette préparation. Je vais au Portugal avec l’idée de livrer une performance fracassante. Le reste, ce sont des décisions qui ne m’appartiennent pas », a-t-elle conclu.