J’ai regardé (probablement comme certains d’entre vous) plusieurs parties depuis le début des matchs d’après saison. Et je m’interroge. Que s’est-il donc passé pour que je ne reconnaisse plus le sport? Un peu partout, le jeu n’est pas « viril », il est carrément violent. En fait, j’ai vu plusieurs gestes dont j’ai honte.

Vous voulez des exemples? Alors là, il y en a beaucoup. Par exemple, la mise en échec (ou l’attaque) sur Daniel Alfredsson; le coup sournois à l’endroit de Marian Hossa; le comportement de certains joueurs dans la série entre Philadelphie et Pittsburg où il y a même eu une bagarre entre Crosby et Giroux. Avouez qu’il n’y a rien d’édifiant dans tout ça!

On peut bien sûr blâmer les politiques de la LNH. On peut aussi parler de l’arbitrage, souvent inégal et tolérant, qui fait monter la tension. Tout le monde sait parfaitement que le hockey est un sport de contact ultra rapide où les joueurs sont de plus en plus grands et gros. Le risque d’accidents et de gestes posés dans le feu de l’action est probablement inévitable, surtout quand il semble y avoir une part de laxisme et d’iniquité dans les décisions. Mais à ce point?

Depuis des mois (sinon des années) on parle des risque de commotion cérébrale. Les victimes sont, par la force des choses, toujours des joueurs. On les entend dire qu’il faut intervenir pour diminuer les risques, que la Ligue devrait agir, que les arbitres devraient sévir plus souvent et plus sévèrement. Mais les premiers impliqués ne changent pas leur comportement. Combien y a-t-il eu d’attaques à la tête depuis le début des séries. Certainement des dizaines.

La frustration des joueurs ne DOIT pas tout expliquer. C’est trop facile de se cacher derrière l’intensité du jeu. Ce sont des professionnels qui savent parfaitement ce qu’ils font.

Je ne veux pas jeter le blâme exclusivement sur les joueurs. Bien d’autres sont à pointer du doigt. J’ai déjà mentionné la Ligue ou les arbitres, mais il y a aussi nous, les spectateurs. J’ai plusieurs amis qui s’indignent de la brutalité mais qui seront cloués sur le siège pour regarder si, oui ou non, ça va barder dans telle ou telle série.

Cela prouve qu’il y a une culture de la violence au hockey et, à mon avis, il faut que ça cesse.Je sais parfaitement que ce n’est pas une approche de spécialiste en psychologie qui devrait plutôt être en mesure de démonter tous les mécanismes de ces gestes malheureux en expliquant les raisons qui motivent ce comportement pour amener des solutions. Mais ce genre de travail ne peut se faire que sur une base individuelle pour viser à contrôler des pulsions. Il ne se fait pas sur des dizaines de joueurs à la fois.

En bout de ligne, je suis un joueur et fan de hockey et je ne comprends pas ce manque de respect entre les joueurs. La solution passe d’abord par eux. Pour faire face à une situation, il y a une règle d’or qui dit qu’il faut agir sur les éléments sur lesquels nous avons du contrôle. Dans le cas des joueurs, ils n’ont pas de contrôle sur les arbitres ou la LNH. Mais ils sont capables d’agir sur leurs propres comportements. En fait, ils doivent le faire. Ce sera alors le début de la solution.

Sylvain Guimond, PhD

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