LONDRES (AFP) - La navigatrice britannique Ellen MacArthur, victorieuse de la Route du Rhum (en monocoques) a admis dans une interview au Times, publiée lundi, avoir eu peur pour son bateau, Kingfisher, véritablement pilonné par les vagues, lors de cette transatlantique en solitaire.

Les mauvaises conditions météorologiques transformèrent cette édition en véritable hécatombe: seuls trois multicoques sur dix-huit de plus de 60 pieds sont arrivés en Guadeloupe contre dix monocoques sur seize engagés dans cette catégorie. Au total, seulement 30 navigateurs sur 58 sont arrivés à bon port.

"Je n'ai jamais été aussi inquiète pour la sécurité de mon bateau que lors de cette traversée. A certains moments, il était littéralement soulevé et jeté contre un mur de vagues hautes de 30 mètres. J'ai dû un moment barrer pendant quatre heures dans ces conditions trop extrêmes pour le pilote automatique. Mais j'aimais ça. On se sent chanceuse. Peu de gens ont connu de telles conditions: des vagues qui cognent, une mer blanche, des coups sur la coque, un peu de déprime. Et soudain un couple de dauphins qui sort des vagues déchaînées", raconte la navigatrice.

Mais la championne n'a jamais pensé abandonner. "Ou vous faites face, ou vous n'y arrivez pas. Je m'en suis sortie. Et je ne me suis jamais demandée ce que je faisais là. Jamais, jamais, jamais", affirme MacArthur qui a battu le record de la traversée des monocoques en 13 jours, 13 heures, 31 minutes et 47 secondes et réalisé le 2e meilleur temps derrière le Français Michel Desjoyeaux (13j 07h 53 min), lauréat des multicoques.

Le prochain défi de MacArthur: battre le record du Trophée Jules-Verne (tour du monde à la voile en moins de 64 j 8 h 37 min 24 sec), à la tête d'un équipage de 13 hommes sur le maxi-catamaran Kingfisher II.