Vous connaissez le dicton « Nul n’est prophète dans son pays ». C’est sans doute pour cela que la plupart de nos confrères journalistes de Toronto excluent P.K. Subban de l’équipe olympique qui représentera le Canada à Sotchi. La famille de Subban qui est originaire de la Ville Reine doit trouver la situation un peu bizarre puisque plus à l’est, à Montréal, c’est tout le contraire. Ici, il n’est pas rare d’entendre que P.K. doit être aux Jeux, sans quoi, il y aurait une grande injustice. Certains experts voient même Subban au sommet de la liste des défenseurs canadiens.

En septembre dernier, Hockey Canada invitait tous ceux qui pourraient faire partis de l’équipe canadienne en vue des JO et Subban était du groupe. Comment ne pas inviter celui qui vient de remporter le trophée Norris!

Mais souvenez-vous de la conférence de presse qui a clôturé ce camp d’orientation. Tout l’état-major de Hockey Canada faisait face à la meute de journalistes qui provenaient de toutes les régions du pays.

La situation des défenseurs a bien sûr été abordée durant cette rencontre avec les médias. Mike Babcock, qui était derrière le banc en 2010, insistait sur le coup de patin des arrières et aussi sur la qualité du travail défensif. Oui, aux Jeux olympiques il n’y a pas seulement de la place pour l’attaque mais aussi et surtout pour la défense.

Et pour avoir vécu les JO à quelques reprises et les matchs olympiques de 1998, 2002 et 2006, la différence est énorme entre une patinoire nord-américaine et européenne. D’ailleurs, souvenez-vous des performances canadiennes à Nagano et à Turin, deux endroits où la formation canadienne avait connu des ratés. À Salt Lake City, sur les patinoires du E Centre et du Peaks Ice, l’équipe canadienne avait excellé mais les patinoires n’étaient pas de grandeur olympique. À Salt Lake City, on avait légèrement agrandi la surface de jeu et en 2010, il s’agissait de la grandeur de la LNH.

P.K. Subban est une menace constante en attaque. Mais en défense, il fait peur. Tellement en fait que Michel Therrien ne l’utilise presque pas en désavantage numérique. Son temps d’utilisation par match oscille légèrement au-dessus d’une minute.

Les autres défenseurs droitiers qui seront de l’équipe olympique jouent davantage en infériorité numérique. Alex Pietrangelo des Blues passe trois minutes et demie sur la patinoire, Shea Weber des Predators est second avec trois minutes. Au troisième rang, on retrouve Drew Doughty avec deux minutes trente et Kristopher Letang qui revient tout juste d’une blessure dispute déjà près d’une minute vingt secondes par match en désavantage numérique. À la liste, on pourrait également ajouter Brent Seabrook des Hawks qui joue aussi en infériorité numérique.

N’en doutez pas, ces cinq défenseurs sont meilleurs que notre P.K. en territoire défensif. Par ailleurs, l’entraîneur-chef Mike Babcock a été clair lorsqu’il a dit qu’aucun défenseur droitier ne jouerait à gauche durant la quinzaine olympique.

En 2008–2009, l’année avant les Jeux de Vancouver, le défenseur des Capitals Mike Green avait terminé la saison avec 73 points, dont 31 buts. Et l’année des Jeux, en 2009–2010, Green avait été meilleur encore, enregistrant 76 points, la meilleure saison de sa carrière.

Green était-il à Vancouver?

Ai-je vraiment besoin de répondre?

Mike Babcock avait mesuré deux choses, les points qu’il peut récolter et ceux qu’il peut faire encaisser à sa formation. La décision était prise et l’histoire lui donnera raison. Est-ce que P.K. Subban sera dans la même catégorie que Mike Green?

La réponse arrivera au plus tard la veille de la nouvelle année.

Stéphane Langdeau

Site Internet de L'antichambre

Twitter de L'antichambre

Facebook de L'antichambre