C’est terrible, toujours terrible la mort, surtout à 33 ans. C’est terrible de laisser dans le deuil une femme et deux jeunes enfants. Certains diront que ce sont les risques du métier. Sans doute ont-ils un peu raison. Sans doute.

Au moment de la tragédie, Dan Wheldon n’était même pas impliqué avec les voitures de tête mais à ces vitesses folles, la moindre erreur entraîne de graves conséquences.

Cette fin de semaine, c’est le Québécois Alexandre Tagliani qui devait piloter la voiture numéro 77 mais le propriétaire de l’écurie, Sam Schmidt l’a offert à Wheldon, double vainqueur à Indianapolis. Schmidt voulait que Wheldon, sans volant à temps complet obtienne plus de visibilité auprès des commanditaires. Tagliani ne s’est d’ailleurs pas gêné pour dire qu’il s’agissait de politique, démontrant du coup sa déception. Tag n’avait donc pas la meilleure voiture dimanche à Las Vegas mais il déclarait vouloir courir en utilisant sa tête. Aujourd’hui, il est vivant mais vit une grande tristesse, celle de la perte d’un collègue.

Deux heures se sont écoulées hier entre la collision et l’annonce du décès du pilote britannique. Durant ce temps, plusieurs pilotes et analystes ont émis certaines critiques par rapport à l’épreuve. Certains disaient qu’il y avait trop de voitures impliquées pour une épreuve sur une piste ovale d’un mille et demi. D’autres disaient que la vitesse des voitures était trop élevée, pouvant atteindre des pointes de 360 kilomètres à l’heure.

Les voitures IndyCar ont-elles leur place sur un circuit ovale ?

Il semble que tous les ingrédients étaient réunis pour la catastrophe. 34 voitures, 360 kilomètres à l’heure, des pilotes recrues, une épreuve finale qui allait sceller l’issue du championnat et une piste fortement dénivelée. La moindre erreur…

La Formule Un et la série Nascar ont adopté des mesures pour réduire et la vitesse et les risques inhérents à la pratique d’un sport à haut risque. Il faudra que la Formule IndyCar se pose elle aussi des questions alors que l’on prévoit l’an prochain de nouveaux châssis qui augmenteront de 15 kilomètres à l’heure les vitesses de pointe.

Le sport doit-il toujours être un spectacle ? Faut-il toujours repousser les limites ?

J’en doute.

Stéphane Langdeau

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