Le lock-out actuel qui frappe la LNH est d’abord et avant tout un conflit économique entre joueurs et propriétaires. Soyons honnêtes, ce n’est rien d’autre.

Le nœud du problème concerne comme vous le savez le partage des revenus. Dans ce partage, une fois le salaire des joueurs payé, la LNH compte redistribuer une partie du reste aux équipes moins fortunées afin de leur permettre d’obtenir des joueurs plus talentueux, donc plus coûteux.

La théorie de base est donc la suivante; en réduisant le salaire des joueurs, l’argent obtenu par la Ligue servira au partage avec les équipes pauvres.

Il est plus facile de comprendre maintenant les exigences de Gary Bettman à vouloir un partage de 54–46 en faveur des propriétaires.

Plus il y a de l’argent à partager entre les 30 équipes, plus la Ligue accroit ses profits.

On pourrait croire que l’argent détourné vers les marchés plus faibles serait réinvesti dans les joueurs. En fait, c’est souvent le contraire. Les concessions sportives sont d’abord des entreprises et les entreprises existent pour maximiser leurs profits.

En d’autres mots, si les faibles marchés obtiennent de l’argent provenant des équipes riches, pourquoi alors dépenser cet argent afin de mettre sur pied une équipe gagnante. N’oubliez pas, l’objectif final est toujours de faire des profits.

Les propriétaires d’équipes sportives sont généralement très conservateurs. L’idée du partage des revenus s’apparente à leurs yeux à une forme de socialisme.

D’autre part, si un plus grand partage des revenus en faveur des propriétaires n’est pas dans l’intérêt des joueurs, pourquoi alors l’Association a proposé de créer un fond de 100 millions pour aider les équipes éprouvant des difficultés financières. C’est peut-être parce qu’un partage plus généreux protégerait le salaire des joueurs à court terme, sans toutefois régler le cœur de problème.

Enfin, certains pourraient avancer l’argument que les salaires ne montent pas aussi rapidement dans une Ligue qui a un partage des revenus et un plafond salarial par rapport à un marché totalement libre.

Ne croyez-vous pas que les salaires ont considérablement augmenté depuis 2004, année de l’instauration du plafond salarial!

Mardi soir dans l’Antichambre, mon collègue Vincent Damphousse a exposé sa solution très personnelle afin de résoudre le conflit. Selon lui, en prévoyant une augmentation des revenus de 8% par année, la Ligue nationale pourrait atteindre la parité dans une période de cinq ans. Les profits de la Ligue seraient plus grands et les salaires des joueurs également. (Voir le tableau ci-dessous)

LA SOLUTION DE VINCENT DAMPHOUSSE

* SELON DES REVENUS DE 3,3 MILLIARDS

% AUX JOUEURS TOTAL (MILLIARDS)

ENTENTE ACTUELLE 57 % 1,88 *


MOINS DE 3,5 MILLIARDS 54 % 1,78 *

3,5 À 4 MILLIARDS 53 – 52 % 1,86

4 À 4,5 MILLIARDS 52 – 51 % 2,08

4,5 À 5 MILLIARDS 51 – 50 % 2,3

PLUS DE 5 MILLIARDS 50 % 2,5

La solution proposée est valable, mais pourquoi les propriétaires attendraient aussi longtemps avant d’atteindre le fameux 50–50?

Il a là beaucoup de matière à réflexion.

Stéphane Langdeau

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