Quand Dave Bolland a marqué à 14 :31 en troisième période pour transformer un déficit de 3–0 en égalité de 3–3, on pouvait entendre une mouche voler au GM Place. Une douche d’eau ultra froide, comme dans l’annonce d’Arctic Power.

Tout le monde pensait à la prolongation. Mais c’était avant que Sami Salo complète un jeu de passes de Steve Bernier et Mason Raymond avec 73 secondes à faire en troisième… sur un quatre contre un… un quatre contre un… J’ai beau fouiller dans mon tirroir de la mémoire, aucun souvenir d’un quatre contre un avec environ une minute à faire en troisième période d’un match à égalité en séries éliminatoires.

«Live by the sword, die by the sword», comme le dit le proverbe. Les Hawks aiment bien y aller à quatre attaquants. Ils ont attaqué à quatre sur le but de la victoire. Parfois, la stratégie vient en aide aux Hawks. Parfois, la stratégie se retourne contre les Hawks. On en a eu un bel exemple lors du premier match.

«On a été un peu surpris de voir un quatre contre un, mais pendant toute la troisième période ils ont joué avec quatre attaquants. Je ne me souviens pas d’avoir vu une pareille situation en pareille circonstance », a déclaré Steve Bernier.

« On est sorti un peu mou en troisième. En même temps, on avait une avance de trois buts. On s’est un peu assis sur notre avance. On a vu la vraie équipe des Blackhawks en troisième. Et on va revoir cette même équipe dans le deuxième match », de poursuivre Bernier. « Pourtant, on savait que les Hawks allaient sortir en lion. On l’a vu dans le quatrième match contre les Flames. Ils tiraient de l’arrière 4–1 avant de créer l’égalité en quelques minutes. »

Au cours des derniers jours, plusieurs journalistes de Vancouver ont bombardé les joueurs et les entraîneurs avec des questions concernant le fait que les Canucks n’avaient pas joué depuis neuf jours. Roberto Luongo a dû se faire demander 32438 fois s’il ce long congé allait faire de lui un homme rouillé sur la glace. Et Roberto a répondu en sauvant les fesses de sa défensive avec quelques arrêts importants en début de rencontre. Non, il n’était pas rouillé.

« La tenue de Roberto nous a sauvés en début de match. Il a fait les gros arrêts pour nous. À un moment, les Hawks dominaient 8–2 au chapitre des tirs au but. Nous avons commis quelques revirements en zone défensive. Martin Havlat s’est notamment retrouvé seul avec la rondelle dans l’enclave, mais Roberto a résisté. Et ensuite, nous avons pris notre envol et jouécomme nous voulions le faire », selon Kyle Wellwood.

En fait, selon Ryan Kesler, ce long congé a été salutaire en fin de troisième.

« Nous étions définitivement une équipe plus reposée en fin de match. Nous avions plus d’énergie qu’eux et c’est ce qui a fait la différence dans les dernières minutes de la troisième. »

Les amateurs de Slap Shot qui s’attendaient à une effusion de sang dans ce match, dans la foulée du « trash talk » entre les joueurs des deux équipes au cours des derniers jours ont probablement été déçus de la tournure des événements. Quelques escarmouches, quelques gros mots, mais somme toute, les joueurs ont été plus agaces qu’autre chose.

« Les Hawks sont tellement rapides que ça devient difficile de finir ta mise en échec. C’est beaucoup de un contre un sur la glace et tu ne veux pas te faire battre. Parfois, tu ne peux pas la faire. Il faut respecter ça et jouer selon le plan de match », a résumé Bernier.



Le héros du match : Kyle Wellwood. En plus de récolter deux passes, Wellwood s’est sacrifié pour l’équipe en étant atteint deux fois au visage (une fois à la lèvre, une fois à l‘arcade sourcillière. Deux sacrifices qui ont mené à deux doubles-mineures du côté des Hawks. « Avec son visage tuméfié de la sorte, Kyle a maintenant l’air d’un joueur des séries », de blaguer Vigneault.



Réflexion d’après-match : la compagnie Vachon pourrait intenter un procès aux Canucks pour plagiat de logo. La ressemblance entre le nouveau logo qu’utilise les Canucks avec celui de la compagnie qui met trop de sucre dans ses gâteaux est stupéfiante.