Comme plusieurs de ses collègues et concitoyens, Jacques Demers a vécu une expérience terrifiante mercredi étant enfermé pendant neuf heures dans une salle du Parlement pendant les opérations reliées à la fusillade.

Les membres du Parti conservateur ont dû barricader la porte de la salle du caucus à l’aide de chaises pour hausser leur sécurité durant cette expérience troublante.

« Comme nous le faisons chaque mercredi, nous étions dans la salle avec le premier ministre. On a entendu un coup de feu et c’est devenu une rafale de coups de feu en l’espace de quelques secondes. On se croyait encerclés et on a passé neuf heures dans la même pièce sans pouvoir sortir », a dévoilé Demers, en entrevue à RDS, en s’empressant d’offrir ses sympathies aux deux militaires qui ont perdu la vie à Ottawa et auparavant à St-Jean-sur-Richelieu.

« On était vulnérable, on ne pouvait pas sortir, on avait mis des chaises devant la porte... On ne savait rien de ce qui se passait et ce fut extrêmement difficile », a-t-il avoué dans une entrevue intégrale qui sera diffusée à Hockey 360 dès 18h30.

Durant cette terrifiante et interminable attente, un tourbillon d’émotions a frappé les politiciens plongés au cœur d’une tragédie bien malgré eux.

« Parfois, on voit des histoires comme celle-ci à la télévision. On remarque la panique chez les gens et on se pose des questions. Je dois admettre que j’ai vécu cette réalité hier (mercredi) et c’est une expérience très difficile », a confié Demers.

« Heureusement que M. Vickers a réagi très rapidement. Je dois admettre que c’était la panique pour certains tandis que d’autres ont pu conserver leur calme », a ajouté Demers en louangeant le sergent d’armes qui a abattu Michael Zehaf Bibeau sans tarder.

Le sénateur conservateur a surmonté plusieurs ennuis à partir de son enfance ardue et de ses problèmes d’analphabétisme, mais cette journée s’est transformée comme sa pire épreuve.

« Dans ma vie, j’ai traversé plusieurs moments difficiles dont quand j’étais jeune, mais rien ne peut te préparer pour ce que nous avons vécu mercredi. Bien sûr, je ne souhaite jamais revivre cela comme tous ceux qui étaient avec moi dans cette pièce », a convenu Demers dont le ton de voix témoignait encore la frayeur vécue. Des policiers encerclent le périmètre à promixté du Parlement

Le bouleversement provoqué par cet attentat remet les choses en perspective particulièrement pour ceux qui étaient à proximité du tueur.

« Il y a des personnes qui sont malades dans notre société tandis que d’autres ne font qu’aller à leur travail pour mener une bonne vie et tout peut être interrompu parce qu’une personne agit de façon anormale », se désolait Demers en insistant sur le message lancé par le retour au boulot dès le lendemain du drame.

« Nous sommes de retour au Sénat pour une raison : il n’y a pas un terroriste ou un malfaiteur qui va déranger la vie des Québécois et des Canadiens. À ce niveau-là, je suis très fier », a-t-il déclaré.

Évidemment, cette attaque aura des répercussions sur le quotidien des gens dans plusieurs institutions canadiennes, mais Demers était heureux de remarquer un impact positif dans les rues de la capitale nationale.

« Je sais que la vie de certaines personnes a été affectée, mais on remarque aujourd’hui que les gens se saluent en se croisant dans les rues à Ottawa et on comprend pourquoi », a conclu celui qui avait respecté la consigne suggérée à lui et ses collègues de ne pas accorder d'entrevues mercredi.

*D'après une entrevue effectuée par Bruno Montpetit.