PARIS (AP) - Maud Fontenoy a "le sang qui pétille comme du champagne". Partie de Saint-Pierre-et-Miquelon le 13 juin dernier, la jeune navigatrice est devenue jeudi matin la première femme à effectuer la traversée de l'Atlantique nord à la rame, en arrivant à La Corogne, en Espagne, après 17 semaines en mer et quelque 6700km parcourus.

"Je suis tellement heureuse, j'ai un petit peu le sang qui pétille comme du champagne, je suis tellement contente d'en avoir terminé, de ne plus être en mer toute seule, d'avoir retrouvé ma famille", s'est réjoui la jeune femme de 25 ans sur France Info.

Elle a confié que son retour sur la terre ferme était un "soulagement" et qu'elle allait "enfin pouvoir se détendre" et "dormir plus de deux heures d'affilée". "J'essaie de garder l'attention et l'énergie pour faire les prochaines 24 heures, les conférences de presse et médias, et, après, je promets, je vais dormir".

Revenant sur ses 17 semaines en mer, Maud Fontenoy a expliqué que "le plus dur, c'était la solitude. J'ai vraiment beaucoup souffert de ça, et c'est vrai que la solitude, face aux éléments, à une mer déchaînée et à des dix mètres de creux comme j'ai pu en vivre, c'est vraiment très, très dur".

"Il y a des moments extraordinaires, entre autres quand on rencontre les baleines. C'est des cétacés qui mesurent trois fois la taille de mon bateau, qui s'approchent tout d'un coup de votre navire (...) On en tremble de partout. Il y a des moments vraiment fabuleux", a-t-elle poursuivi. "J'oublierais, enfin j'espère, les mauvais souvenirs et je me souviendrais dans quelques jours que des bons".

Elle a reconnu que son expérience pouvait "paraître un petit peu comme un exploit inutile".

"J'avais envie de faire ça pour moi, c'était un exploit personnel, c'était un petit peu comme une envie de s'accomplir. J'avais envie de me retrouver seule et d'aller puiser au fond de moi-même", a-t-elle expliqué.

Maud Fontenoy a ajouté que six hommes avaient déjà réussi la traversée de l'Atlantique nord à la rame. "J'avais envie de prouver qu'une femme, toute aussi jeune et petits bras qu'elle puisse être, ait également envie de tenter un défi pareil et d'y arriver".

Native de Meaux, la Française a passé les quinze premières années de sa vie à naviguer, à la voile avec sa famille, puis avec l'école des Glénans. Elle s'est illustrée lors d'épreuves de natation et d'équitation en France et aux Etats-Unis. Elle est présidente de la Fédération française des bateaux voiles et avirons traditionnels et a fondé une association dont le but est de faire naviguer des jeunes de quartiers difficiles sur une yole.