Charlie Dalin combat les vents de l'Atlantique
Sports divers mardi, 24 nov. 2020. 18:33 mercredi, 11 déc. 2024. 15:44La descente de l'Atlantique est un casse-tête pour le leader du Vendée Globe Charlie Dalin qui cherche le moindre petit chemin proposant du vent pour rejoindre les mers du grand sud, mardi après plus de deux semaines de navigation.
« J'imaginais plus l’Atlantique sud comme la zone la plus rapide du tour du monde, et bien c’est raté ! », a lancé Dalin (Apivia) mardi matin lors d'une vacation avec le PC course.
Le skipper de 36 ans, qui a pris la tête de la course lundi au petit matin, reste aux commandes et livre toujours un duel acharné avec Thomas Ruyant (LinkedOut), tous deux à la barre de voiliers « volants » dernier cri équipés de foils (appendices latéraux).
« On passe du temps à la table à cartes pour trouver le chemin. On en connaît les grandes lignes, mais il y a beaucoup de subtilités à gérer et, pour l’instant, Charlie (Dalin) fait ça très, très bien. Charlie a pris un peu d’avance, mais on n’est pas si loin, et on a un écart assez important avec le reste de la flotte », a souligné Ruyant.
Les deux marins, qui naviguent au milieu de l'Atlantique sud, sont séparés de 52 milles nautiques (96 km) et cherchent le meilleur chemin pour rejoindre le cap de Bonne-Espérance.
À ces allures, le record entre les Sables d'Olonne (Vendée) - d'où est partie la course le 8 novembre - et le cap de Bonne-Espérance ne sera pas battu. Il est de 17 jours et 22 heures, établi par Alex Thomson en 2016. Les prévisions pour cette édition sont plutôt de 21 jours.
À quelque 550 kilomètres derrière eux, Jean Le Cam savoure une troisième place inattendue. A bord de son bateau vieux de 13 ans (Yes We Cam!), le marin de 61 ans n'avait pas envisagé de se retrouver devant des bateaux de toute dernière génération.
« Personne ne l'avait imaginé ! Même pas nous ! », a dit Le Cam lors de l'émission quotidienne dédiée au Vendée Globe et diffusée sur le site de l'organisation.
« C'est quelque chose qui n'est pas prévisible. Là, c'est pas possible, pas possible d'avoir 10 jours de reaching (situation où le bateau avance avec du vent de travers donc très vite, NDLR) sur le même bord et que je sois là », a poursuivi le skipper, qui participe à son cinquième Vendée Globe.
Le Cam tient tête à trois bateaux +volants+ mais d'ancienne génération, qui marchent comme lui sur les traces de Dalin et Ruyant: Kevin Escoffier (PRB) pointe à 50 nm derrière (80 km), suivi de Yannick Bestaven (Maître Coq IV) et de l'Allemand Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco), qui souffrent eux aussi de l'absence de vent.
« C'est un sentiment étrange: Imaginez que vous êtes assis sur le bord de la route en vous demandant si l'on va venir vous chercher un jour », a relevé Herrmann.
Juste derrière eux, un autre groupe de trois bateaux - Alex Thomson (Hugo Boss), Louis Burton (Bureau Vallée 2) et Samantha Davies (Initiatives-Cœur) - a choisi de se distinguer en prenant une route radicalement différente pour contourner l'anticyclone de Sainte-Hélène.
En queue de flotte, Sébastien Destremau (Merci), qui avait signalé une avarie majeure de quille mardi matin, a assuré dans l'après-midi que « le bateau n'est pas très loin d'être navigable ».
Au seizième jour de course, il n'y a qu'un seul abandon, celui de Nicolas Troussel (Corum L'Epargne) après un démâtage le 16 novembre au large du Cap-Vert.