Vendée Globe : Dalin et Ruyant talonnent Bestaven en tête
Sports divers samedi, 19 déc. 2020. 08:09 vendredi, 13 déc. 2024. 18:57PARIS, France - Au moment de naviguer dans les eaux de la Nouvelle-Zélande, le leader du Vendée Globe Yannick Bestaven est toujours talonné samedi par Charlie Dalin et Thomas Ruyant, alors que les conditions météo des prochains jours sont incertaines.
Tandis qu'il longe la zone d'exclusion antarctique (ZEA), Yannick Bestaven (Maître Coq IV) voit Charlie Dalin (Apivia) se rapprocher dans son sillage: l'ancien leader du tour du monde en solitaire et sans escale pointe désormais à 47,1 milles (87,2 km), suivi de près par Thomas Ruyant (LinkedOut), à 121,1 milles (224 km).
Bestaven essaye de profiter d'un « couloir » étroit de vent pour maintenir son avance avant d'aborder une zone où la météo est encore indécise, à l'entame du Pacifique.
« Je suis dans un couloir de vent et j'essaye d'y rester. Je suis dans la pétole, Charlie (Dalin) est revenu mais cela ne me stresse pas plus que ça », se rassure Bestaven. « On va entrer dans la "molle" et ce n'est pas simple de savoir quoi faire. »
Selon l'homme de tête de ce Vendée Globe, la stratégie sera de mise pour les prochains jours: « Ça va faire l'élastique, mais dans quel sens ? Je ne sais pas si je vais être rattrapé devant ou si je vais pouvoir filer. Mais il va y avoir beaucoup de manœuvres, des empannages dans ces vents qui oscillent entre 100 et 300 degrés. »
Plus au nord, le troisième, Thomas Ruyant avance dans des conditions différentes, sans se laisser distancer, et est même parvenu à reprendre du terrain dans la journée de samedi.
L'Allemand Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco) à 330,9 milles (612 km), et l'infatigable Jean Le Cam (Yes We Cam!) à 375,6 milles (695 km) emmènent toujours le peloton des poursuivants, qui s'étire jusqu'à la 10e place de l'Italien Giancarlo Pedote (Prysmian Group), à 522 milles (967 km) de la tête de course.
La fatigue guette aussi les skippers, éprouvés par un Océan Indien exigeant et souvent soumis aux alarmes les avertissant de la proximité de la ZEA.
« Nos bateaux sont violents, ultra-violents. Tu es tout le temps contracté, et ça fait du bien de se relâcher un peu. J'ai eu super mal au dos parce que j'ai bien pris une gamelle par jour dans l'Océan Indien », soufflait le leader Yannick Bestaven samedi matin.
Un constat partagé par le septième du classement, Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family): « c'est fou ce que le corps réclame, dans les conditions dans lesquelles on est actuellement. Je dois manger quatre fois par jour. »
Le huitième, Louis Burton (Bureau Vallée 2), doit lui composer avec de gros problèmes de pilote automatique, qui le contraignent pour l'instant à naviguer à l'aveugle, avant de pouvoir procéder aux réparations nécessaires lorsqu'il sera arrivé dans les eaux plus calmes, à l'abri de l'île Macquarie, qu'il prévoit d'atteindre samedi soir.