TAIPEI - Taïwan a réitéré mercredi son opposition au parcours de la flamme olympique décidé par la Chine, et lui a demandé de formuler de nouvelles propositions faisant de Taipei une étape entre deux pays tiers et non plus précédant des villes chinoises.

"S'il n'y a pas de nouvelles propositions, nous ne pensons pas qu'il y ait de possibilité que la flamme vienne ici l'année prochaine", a déclaré mercredi soir à la presse étrangère Chen Ming-tong, le président du Conseil des affaires continentales, qui s'occupe des relations de Taïwan avec la Chine.

L'annonce du périple de la flamme olympique des Jeux de Pékin le 26 avril a occasionné une nouvelle passe d'armes entre les deux parties: les étapes de Taipei, Hong Kong et Macao ont été placées entre les passages dans les grandes villes du monde et les étapes chinoises, laissant un flou sur la souveraineté de ces villes.

L'île est séparée de fait de la Chine depuis 1949, après trois ans de guerre civile, mais la Chine continue à considérer Taïwan comme une partie de son territoire.

Le Conseil estime dans un communiqué que le parcours de la flamme tracé par la Chine a été utilisé comme un "prétexte pour une tentative effrontée de rabaisser Taïwan". "Ceci est méprisable et nous ne pouvons l'accepter, ajoute le Conseil. Nous sommes contraints d'insister pour que la flamme olympique entre à Taïwan depuis un pays tiers puis en reparte vers un 4e pays."


"Identité nationale"

Le ministre des Affaires étrangères taïwanais James Huang s'est exprimé après la publication du communiqué lors d'une conférence de presse: "La compétition entre les deux parties du détroit de Taïwan sur la scène internationale est très, très féroce, a-t-il dit. On ne peut pas considérer des problèmes comme la flamme dans une perspective de pays normal. Nous ne sommes pas un pays normal."

"Pour Taïwan, ce parcours de la flamme est important symboliquement mais c'est aussi important pour notre identité nationale, a déclaré à l'AFP James C.L. Huang, directeur de l'information du Conseil des affaires continentales. Le monde entier nous regarde."

La Chine a aussitôt réagi, mercredi soir. "Le continent espère que Taïwan acceptera le parcours de la flamme, a déclaré un porte-parole des autorités chinoises. Le continent espère que les autorités taïwanaises ne laisseront pas les affaires politiques interférer avec cet événement."

La flamme parcourra 137.000 km à partir de mars et traversera 135 villes dans le monde, dont des capitales comme Paris, Londres et Pyongyang, puis Taipei, Hong Kong et Macao avant un parcours chinois incluant le mont Everest (8848 m), le plus haut sommet du monde.