Françoise Abanda se qualifie pour une première fois pour le grand tableau à Wimbledon. Françoise gagne un premier tour comme à Roland-Garros et est déterminée plus que jamais à faire mieux qu'à la Porte d'Auteuil. Dans les faits, c'est la meilleure manière de voir les choses alors que se dresse devant elle la petite peste de la Lettonie, Jelena Ostapenko. Oh, oh, oui, oui, nulle autre que la championne de Roland-Garros.

Quand on fouille un peu, on réalise que les deux jeunes dames se connaissent puisqu'en 2014, alors elles s'affrontent chez les juniors à Roland-Garros au premier tour. Françoise Abanda, qui est la 10e tête de série, l'emporte 7-6, 6-4 en une heure 27 minutes. Normal, cette année-là, notre Québécoise est considérée comme une des meilleures juniors au monde. Donc déjà, notre porte-couleur possède une référence. Certainement les choses ont bien changé en trois ans. Abanda a perdu une tonne de temps avec une blessure grave à l'épaule tandis que l'autre a fait chavirer le décorum à Paris...

Le match commence et déjà on voit bien que Françoise ne va pas se laisser marcher sur les pieds. Comme c'est souvent le cas pour Ostapenko, les fautes directes sont légion, elle en commet 20 à la première manche! Malgré le fait que Françoise perd son service deux fois, elle est meilleure en retours et en régularité. 6-4 Abanda, comme c'est intéressant.

Ostapenko possède de grandes qualités: déplacements adéquats, force de frappe herculéenne et ce petit quelque chose que certains qualifient de «X Factor», cette vitamine qui vivifie juste au bon moment, réservée aux champions. Mais aussi quelques défauts comme souvent gaspiller des manches au complet avec du déchet, beaucoup de déchet...Je m'attends donc à ce qu'elle rebondisse encore une fois au deuxième set.

Quelques revirements, il y en a eu, mais ce que je retiens c'est que Françoise mène 6-4 et 4-3 et que malgré la perte de son service à 4-4, elle sait rebondir pour nous amener au bris d'égalité. Le match se joue alors qu'elle mène 4-3 au bris avec deux points à suivre au service. Malheureusement, la nervosité s'empare d'elle et elle rate sa séquence. Le set s'envole... C'est normal, le manque d'expérience la rattrape. Il fallait défier Ostapenko, facile à dire, mais difficile à faire face à une championne Grand Chelem.

Françoise a bien mené 2-0 à la troisième manche, mais encore une fois Jelena ajuste ses frappes et redevient constante. Ostapenko gagnera finalement la bataille devenue physique. C'est le métier qui rentre pour notre Canadienne qui est passée à trois petits points de la victoire. Elle peut être fière quand même de sa performance.

Allez Françoise au boulot, tes armes sont réelles et belles, ton coeur de championne mérite grandement d'être exploré et à travers le travail, tes petits faux pas se corrigeront étape par étape. Il te reste tellement de belles avenues à explorer pour ajouter à cette belle base d'attaquante en fond de terrain que tu es. Prends courage ma belle, crois-moi j'en ai vu d'autres, le meilleur reste à venir... (Et P.K. Subban est d'accord avec moi...)