Notre Canadien MIlos Raonic n'est pas du genre à se cacher en conférence de presse après une défaite difficile à accepter comme celle subie lundi face à l'Argentin Guido Pella, 8-6 au 5e set.

 

Voici les premières paroles qui sortent de la bouche de notre Canadien en conférence de presse: « J'ai manqué de gaz, après les deux premiers sets je n'arrivais plus à créer des schémas offensifs et significatifs pour l'embêter. Plus on avançait dans le match, plus il grappillait des points sur mon service, plus il avait des chances car je devenais prévisible. Je n'arrivais pas à pousser sur les jambes au service et le dos a commencé à coincer parce que je compensais pour le manque de puissance. Comme en Australie cette année, j'ai manqué d'énergie et cela est inacceptable. »

 

Rappelons les faits principaux : Milos survole le premier set en écrasant Pella en moins d'une demi-heure. Le Canadien ne perd qu'un point au service et c'est sur une double faute. Il est offensif et efficace en coup droit et en plus opportuniste sur sa première balle de bris. Pella est tellement à la peine à ce moment-là que je crois que Milos va lui marcher sur le corps. La différence entre les deux hommes est si grande, et ce, dans tous les aspects. Pella ne gagne que 13 points contre 25 pour Raonic.

 

Au 2e set, Raonic est un peu moins percutant au service mais n'offre toujours pas de balle de bris à Pella alors qu'il arrive finalement à lui ravir le sien à la fin pour remporter la manche 6-4. Ce qui me chicote et me cause du souci pour lui, c'est qu'il met un temps fou pour briser comme en fait foi cette statistique : au 2e set Milos est un en neuf en balles de bris. Huit fois il cafouille et rate bêtement, donc n'offre pas du tout la même image de domination qu'au premier set.

 

Cela finit par faire son petit bonhomme de chemin alors que le niveau de notre Canadien baisse énormément au 3e set. Pella est bien ajusté en réception de services et en passings et prend confiance en ses moyens. Voyant et réalisant jusqu'à quel point l'adversaire semble avoir de la difficulté à bien bouger, l'Argentin oublie ses propres douleurs et redouble d'intensité. Dans tous les aspects du jeu Raonic est une bien pâle copie de ce qu'il a été pour se donner une avance de deux sets à 0.

 

Il essaie d'attaquer mais sans succès puisque Pella le force presqu'à chaque fois à plier son grand corps pour réaliser une première volée au ras les pâquerettes, ce qui est extrêmement difficile à réaliser, surtout lorsqu'on manque de force et de souplesse dans les jambes. La 3e manche appartient à Pella mais je me dis que cela arrive de ne pas trouver la manière de garder une forte intensité trois manches de suite. L'important est de recommencer à être offensif, et de grâce, tenter par tous les moyens de servir beaucoup mieux.

 

Pas de panique au 4e set pour Milos même si maintenant l'adversaire y croit plus que jamais et que les jeux sont serrés. Notre Canadien choisit de se concentrer sur son service ce qui est toujours le meilleur endroit pour recommencer à exceller et heureusement qu'il retrouve sa combativité des beaux jours puisqu'il est forcé de sortir le grand jeu pour sauver la mise. Meilleure nouvelle encore : il n'obtient qu'une seule petite chance en balle de bris et il en profite. Le bombardier sert donc pour le match à 5-3 au 4e set. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Milos livre une de ses pires parties au service et en plus passe complètement à côté du bris d'égalité. Le voilà donc forcé de livrer une 5e manche. Le problème, c'est que Pella y croit dur comme fer maintenant et remportera le match 8-6 au 5e. 

 

Piqué dans son orgueil, Raonic avoue même devant la presse qu'il ne s'est pas suffisamment préparé physiquement pour ce genre de combat et se jure de faire mieux pour le US Open...

 

Pendant ce temps, Rafael Nadal, Roger Federer, Novak Djokovic et Serena Williams ont survolé leurs rencontres de ronde des 16 alors que Simona Halep a bien mené le jeu pour disposé de la jeune sensation de 15 ans Coco Gauff 6-3, 6-3.

 

Assez tôt dans le match, l'Américaine fait venir le médecin et avale des médicaments. On voit bien qu'elle essaie de se faire valoir devant l'expérimentée roumaine mais commet des fautes inhabituelles. Mais bravo à Simona qui la force toujours à remettre une balle de plus en jeu et qui bouge si bien! En conférence d'après match, c'est évident que Coco est enrhumée et congestionnée. Comme une grande dame elle n'a pas voulu élaborer sur son état mais a rendu hommage à Halep qui a défendu son territoire comme une lionne protège ses petits.

 

Questionnée sur ses succès durant la quinzaine, Gauff retient l'amour du public envers elle. « Je me croyais par moments à New York tellement les gens m'encourageaient », nous confia-t-elle. Grands moments forts aussi pour la jeune de recevoir des textos d'encouragements de Miss Tina Knowles (maman de Beyoncé), Dwayne Wade, Magic Johnson, le rappeur Jaden Smith (fils de Will) et oh, ah, comble de l'excitation, de recevoir un petit mot de Michelle Obama!

 

Et ce n'est que le début! Une étoile est née à Wimbledon!