RDS présentera la demi-finale entre Milos Raonic et Andy Murray dans la nuit de jeudi à vendredi, à 3 h 30.

Je dois vous faire un aveu : depuis sa victoire au 4e tour des Internationaux d'Australie face à Stan Wawrinka, je vois en Milos Raonic un possible champion Grand Chelem. Jamais auparavant j'aurais pu dire cela malgré toutes ses belles performances et victoires notamment face à Roger Federer et Andy Murray et sa 4e place mondiale en mai dernier. Pourquoi? Parce qu'il y avait des trous dans son jeu, trop d'absences en retours de service et d'erreurs en revers.

Rien pour arranger les choses, les blessures l'ont grandement retardé dans sa progression. C'est pour cette raison que j'avais bien hâte en début d'année de voir la qualité de ses déplacements. Milos peut gagner quelques matchs sur une jambe en raison de son service supersonique, mais il ne peut pas triompher en Grand Chelem au meilleur des trois manches s'il n'est pas en santé.

Quelle joie de constater à Brisbane la rapidité à laquelle il se déplace tout en démontrant un réel désir d'écourter les points en montant rapidement au filet. Jouer proche de la ligne de fond pour être plus offensif n'est plus un voeu pieux mais une réalité. Milos, qui a pu travailler comme un forcené à l'inter-saison est rapide comme l'éclair, léger comme une plume et désormais aguerri à la volée. Il a compris qu'il faut volleyer avec les jambes avant de puncher la balle. Fini aussi les mauvaises séries en retour. Il compétitionne bien, croit en ses choix car sa stratégie est claire et il est en paix sachant que peu importe l'adversaire, il saura créer des opportunités de gagner.

À Melbourne, il a montré sa supériorité face des joueurs aguerris comme Tommy Robredo dans les moments chauds en fin de set et prouvé face à Victor Troicki qu'il peut gagner une manche même quand il tire de l'arrière par un bris. Son triomphe face à Stan Wawrinka, un double champion Grand Chelem, me réconforte pour deux raisons : d'abord il a tenu physiquement et puis il a retrouvé le rythme au 5e set après une avance de deux sets à zéro qui a fondu comme neige au soleil.

En quarts de finale, même si Raonic a échappé le 2e set face à Gaël Monfils, globalement il a grandement dominé l'extraordinaire athlète qu'est le Français. Milos lui a fait mal au service, dans l'attaque en coups droits, avec des revers lourds et profonds et en jouant vite dans l'échange.

Notre Canadien est devenu un rouleau compresseur en trois temps : au service, en coup droit et à la volée. Il faut croire qu'il peut aller jusqu'au bout parce qu'en plus il comprend mieux son jeu. Il ne s'obstine pas à utiliser une stratégie donnée si les résultats ne sont pas au rendez-vous mais a les ressources pour changer en cours de route. Il sait trouver des solutions.

En demi-finale, il affrontera Andy Murray qu'il a déjà battu trois fois. Andy a vécu des hauts et des bas depuis le début de la quinzaine mais demeure un monstre d'endurance. Il faut le bousculer et dicter le jeu. Moi en tout cas, j'y crois...