LONDRES (AFP) - Andre Agassi a fait ses adieux à Wimbledon, sur le Central où il avait remporté il y a quatorze ans le premier de ses huit titres du Grand Chelem, en s'inclinant sèchement 7-6 (7/5), 6-2, 6-4 face à l'Espagnol Rafael Nadal, dont le tennis sur gazon est en très net progrès.

L'Américain avait annoncé avant la quinzaine londonienne qu'il prendrait sa retraite après l'US Open en septembre, à 36 ans. Il a été gratifié d'une formidable ovation en quittant un tournoi avec lequel il a entretenu des relations complexes.

Dans sa jeunesse, du temps où il était le "Kid de Las Vegas", Agassi avait refusé de venir jouer à Wimbledon trois années de suite, parce que le tennis sur gazon lui déplaisait prodigieusement et parce qu'on ne lui laissait pas porter les shorts en jean et autres accessoires qui faisaient son succès ailleurs dans le monde.

C'est contre toute attente qu'Agassi avait remporté son premier titre majeur à Wimbledon en 1992, époque où les serveurs-volleyeurs dominaient sans partage.

Nadal sert fort

Par la suite, la maturité venant, l'Américain s'est réconcilié avec le plus vieux des tournois du Grand Chelem, jusqu'à lui réserver le privilège de l'annonce de sa retraite.

Si l'émotion a été au rendez-vous, notamment lorsque Agassi, au bord des larmes, a prononcé son discours de remerciement au public, le choc des générations n'a pas tenu ses promesses sportives tant la domination de Nadal a été incontestable.

Excellent au service (18 aces et pas une seule occasion de break concédée à Agassi), le vainqueur de Roland-Garros a ramené toutes les balles, presque comme sur terre battue, et a écoeuré Agassi par ses contre-attaques fulgurantes (23 coups gagnants du fond du court contre 11).

Le Majorquin a signé la plus belle performance de sa carrière à Wimbledon et égalé son meilleur parcours dans un tournoi du Grand Chelem, hors Roland-Garros.

Favorisé par le tirage au sort qui lui propose un qualifié, le Géorgien Irakli Labadze, pour son premier huitième de finale sur herbe, le roi de la terre battue va peut-être aller plus loin qu'il ne l'imaginait.

Quant à Agassi, il va poursuivre sa saison par la tournée américaine sur dur avant de conclure en septembre près de vingt ans d'une formidable carrière à Flushing Meadows, devant son public.

Venus et Roddick tombent

La journée a été particulièrement mauvaise pour les Etats-Unis avec les défaites de Venus Williams et d'Andy Roddick.

Williams, tenante du titre, a été battue 7-6 (10/8), 4-6, 6-4 par la Serbe Jelena Jankovic, 29e mondial et Andy Roddick, finaliste des deux dernières éditions, par l'espoir britannique Andy Murray 7-6 (7/4), 6-4, 6-4.

Venus ne refera pas le coup de 2005, quand elle avait remporté son troisième Wimbledon après 2000 et 2001 alors que plus personne ne l'attendait. Blessée à un coude jusqu'au mois de mai, elle avait pourtant fait un retour assez prometteur en mai sur terre battue, sa surface la moins favorable. Elle avait notamment disputé les quarts de finale à Roland-Garros.

L'élimination de Roddick, tête de série N.3, vient confirmer les mauvais résultats obtenus depuis le début de la saison. Le Texan, vainqueur de l'US Open en 2003, n'a remporté aucun tournoi cette année et ni même joué la moindre finale.

Malgré 21 aces, le grand serveur américain a dû s'incliner en particulier à cause de son incapacité à concrétiser ses balles de break (1 sur 12).

L'élimination d'Ivan Ljubicic (N.5) par le Russe Dmitry Tursunov en cinq sets 5-7, 4-6, 6-1, 7-6 (8/6), 6-2, a moins surpris car le Croate n'a jamais été un spécialiste du gazon.

Les autres favoris en lice, l'Australien Lleyton Hewitt, le Croate Mario Ancic, la Française Amélie Mauresmo et la Russe Maria Sharapova, se sont qualifiés.