Andy Murray mérite pleinement son 3e titre Grand Chelem, un deuxième au All England. Dès le départ du match il démontre à notre Canadien Milos Raonic jusqu'à quel point il est d'attaque. Rapide et régulier en fond de terrain, efficace au service, éblouissant en retours, fin renard stratégiquement parlant, honnêtement, l'Écossais livre une copie parfaite! 

Murray champion face à Raonic

Je sens Milos un peu fatigué lors des deux premiers sets. Normal car la deuxième semaine fut compliquée avec une remontée de deux sets à zéro pour une première fois en carrière face à David Goffin et aussi la fameuse bascule spectaculaire devant la légende Roger Federer. Plein de petites choses font une grande différence : moins de punch et de succès que d'habitude en premières balles, un peu de retard pour déposer ses appuis côté revers et aussi quelques opportunités ratées en coups droits d'attaque.

Il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas par hasard qu'Andy va chercher une 6e victoire de suite face à Milos. Il faut lui lever notre chapeau pour sa capacité à lire son service et aussi à bloquer superbement les offrandes au corps du bombardier. Imaginez, Raonic dégaine même à 147 milles à l'heure, un mille à l'heure de moins que le record de tous les temps à Wimbledon détenu par Taylor Dent, mais il perd le point! C'est assez pour décontenancer même la reine d'Angleterre!

« Je suis heureux de tenir à nouveau ce trophée »

Tout semble clair pour Murray. D'abord il ne commet que 12 fautes directes durant tout le match et manoeuvre si proprement au service. Il faut attendre à la 3e manche avant de voir Milos s'approprier deux balles de bris. Murray tient le coup en enchaînant les passings de qualité et aussi en variant beaucoup, ne permettant pas à Milos de goûter deux séquences de jeu identiques.

Trois choses que Milos aurait pu mieux faire dans ce match.

D'abord : mieux commencer les deux bris d'égalité des manches deux et trois. C'est trop donné que de permettre à un guerrier comme Andy de faire cavalier seul deux bris d'égalité de suite. Puis, mieux servir : que huit as dans le match. Pour lui, c'est presque une traversée dans le désert. Sans son moteur turbo au service, Milos est moins sécure pour le reste des choses. Finalement, quelques réceptions de service en deuxièmes balles qui auraient pu être beaucoup plus convaincantes. Son coup droit d'attaque dans ce genre de situation, on ne l'a pas assez vu.

Un tournoi historique pour le Canada

Au-delà de tout on peut se réjouir que Milos ait été en mesure d'enchaîner deux tournois de suite sur herbe en se rendant en finale chaque fois SANS SE BLESSER. Oui, il lui a manqué un peu de fraîcheur en finale aujourd'hui, mais cela, ça se travaille.

Soyez assuré qu'il y mettra les heures pour s'améliorer, encore s'améliorer jusqu'à temps qu'il y arrive...

Petit clin d'oeil aussi à ses fils spirituels, Denis Shapovalov qui gagne le simple chez les juniors (comme Eugenie Bouchard en 2012) et qui, en compagnie de Félix Auger-Aliassime, se rend jusqu'à la finale en double garçon. Sacrée quinzaine pleine pour nos porte-couleurs. La feuille d'érable a illuminé le ciel du SW19. Soyons fiers et remplis d'espoir pour la suite!