On a demandé à Novak Djokovic après sa conquête d'un 19e titre du Grand Chelem en carrière dimanche aux Internationaux de tennis de France, qui lui permettait de s'approcher à un seul de la marque partagée par Roger Federer et Rafael Nadal, s'il s'était résigné à ne jamais les rattraper.

Le contexte: À l'aube de la saison 2011, Federer comptait 16 titres majeurs, Nadal neuf et Djokovic, un.

Le Serbe a offert une partie de la réponse dimanche soir après avoir vaincu Stefanos Tsitsipas 6-7(6), 2-6, 6-3, 6-2 et 6-4, en déclarant que la perspective d'avoir une collection de trophées équivalente à celles des deux autres membres du « Big Three » n'est pas « mission impossible ». Ce qui a suivi était aussi très révélateur.

« Je vais continuer. Je vais continuer de les pourchasser », a mentionné le « Djoker », tandis que tout le monde garde le compte depuis qu'ils ont tous surpassé la marque de 14 titres du Grand Chelem établie par l'Américain Pete Sampras.

Djokovic a ajouté du même souffle: « En même temps, je dois tracer ma propre voie, celle qui me représente. Nous, nous trois, avons chacun notre voie, et c'est comme ça que ce doit être ».

C'est vrai. Il ne faut pas l'oublier. Ce que Djokovic semblait vouloir dire, c'est: jugez-moi selon mes propres résultats. Regardez ce que j'ai accompli. Oubliez le nombre de titres du Grand Chelem. Ne me comparez pas à ce qu'ont accompli Federer et Nadal.

Et il a raison. Il faut rendre à Djokovic ce qui lui appartient. Plutôt que de comparer tous les exploits du Serbe à ceux de ses éternels rivaux, il faut prendre la mesure de ce qu'il a accompli.

Lorsque Wimbledon se mettra en branle au All England Club le 28 juin, Djokovic sera le double champion en titre et pourrait s'approcher d'un Grand Chelem annuel. Il pourrait même accomplir un Grand Chelem doré, en ajoutant à sa collection une éventuelle médaille d'or aux Jeux olympiques de Tokyo cet été.

« Tant que Novak sera en santé, et il l'est en ce moment; il pète le feu, je crois qu'il a la capacité de réussir un Grand Chelem en 2021 », a confié Marian Vajda, l'un des entraîneurs de Djokovic, qui a lancé à la blague qu'un autre de ses entraîneurs, Goran Ivanisevic, pourrait annoncer sa retraite si leur protégé gagne les quatre tournois majeurs cette année.

Djokovic n'a toutefois pas voulu se laisser emporter à ce sujet, en rappelant qu'il avait remporté les Internationaux d'Australie et ceux de France avant de plier bagage au troisième tour à Wimbledon en 2016.

Mais il ne veut rien écarter en 2021.

Et pourquoi le ferait-il?

« Dans mon cas, je peux dire que ce que j'ai vécu dans ma carrière, ma vie, et toute cette aventure a été formidable. J'ai accompli beaucoup de choses que plusieurs croyaient être hors de ma portée », a évoqué le vétéran âgé de 34 ans.

Avant d'ajouter, quelques minutes plus tard: « Je vais savourer cette victoire, puis commencer à me préparer pour Wimbledon dans quelques jours. Je ne vois pas d'inconvénient à dire que je veux gagner Wimbledon. Bien sûr que je le veux. »