LONDRES, Royaume-Uni - Novak Djokovic tentera de boucler une saison époustouflante par un quatrième trophée d'affilée au Masters qui débute dimanche à Londres, où Andy Murray, Roger Federer et Stan Wawrinka auront bien du mal à contrecarrer ses plans.

Personne n'a réussi le quadruplé au « tournoi des maîtres »: ni Federer, détenteur du record avec six couronnes, ni Pete Sampras, ni Ivan Lendl que le Serbe rejoindra au palmarès s'il s'impose pour la cinquième fois (son premier sacre date de 2008).

Un succès supplémentaire et ce serait l'apothéose pour le no 1 mondial qui a déjà fait main basse sur dix titres, dont trois en Grand Chelem à Melbourne, Wimbledon et Flushing Meadows, cette année.

Premier homme à remporter six Masters 1000 en une saison, il a aussi battu le record du nombre de points ATP et aurait pu réaliser le Grand Chelem calendaire s'il n'avait pas buté sur Wawrinka en finale de Roland-Garros.

Le Serbe n'a perdu que 5 de ses 83 matches cette saison. Et reste sur 22 victoires consécutives depuis son revers en finale à Cincinnati contre Federer. Il a gobé dans la foulée l'US Open, le tournoi de Pékin, celui de Shanghai et celui de Paris-Bercy pour la quatrième fois, brisant le record dans la capitale française.

37 victoires d'affilée à l'intérieur

Depuis trois ans, « Djoko » a pris l'habitude de terminer la saison en boulet de canon, avec une montée en puissance sur dur en indoor où il est devenu imbattable. Il y a signé 37 victoires consécutives. Sa dernière défaite sur cette surface remonte à 2012 à Paris-Bercy, d'entrée contre l'Américain Sam Querrey.

Depuis la finale de l'US Open, seul Wawrinka lui a pris un set, en demi-finale à Paris-Bercy. Après la leçon infligée en finale du tournoi parisien à Murray (6-2 6-4), on voit mal qui pourrait l'empêcher de l'emporter à l'O2 Arena.

Federer y croit encore. « Je n'aime pas penser que j'arrive ici et puis c'est tout. C'est terrible de finir l'année sur trois défaites et je vais tout faire pour que ça n'arrive pas encore cette année ».

Motif d'encouragement pour le Suisse: il est le seul à avoir vaincu deux fois cette saison Djokovic qu'il retrouvera dès la phase de poules. Federer débutera dimanche contre le Tchèque Tomas Berdych (no 6) tandis que « Djoko » se mesurera à Kei Nishikori.

L'autre poule semble encore plus dense avec Wawrinka, David Ferrer, Rafael Nadal, en regain de confiance depuis début octobre, et Murray. L'Écossais, trois fois demi-finaliste, n'a jamais gagné le Masters (2008, 2010, 2012). Cela reste un objectif. Mais dans sa ville d'adoption, le no 2 mondial pensera aussi à la finale de la Coupe Davis, programmée sur terre battue à Gand contre la Belgique moins d'une semaine après celle du Masters.

Lauréat de Wimbledon en 2013, Murray a l'occasion d'écrire un nouveau chapitre de l'histoire de la Grande-Bretagne en lui apportant un premier Saladier d'argent depuis 1936. Il devra pour cela éviter toute blessure à Londres où Federer s'était abîmé le dos l'an passé juste avant la finale. Cela ne l'avait pas empêché de remporter la Coupe Davis une semaine plus tard aux côtés de Wawrinka.

« Ma préparation a été un peu délicate cette semaine car je me suis surtout entraîné sur terre battue. Mais cela ne peut jamais être parfait non plus », souligne Murray, qui avait achevé la saison 2014 sur les rotules et par une cinglante défaite (6-0, 6-1) contre Federer dans son dernier match de poule du Masters.

« Cette année, je pense que je peux bien jouer au Masters et lors de la finale de la Coupe Davis », assure-t-il néanmoins.