Impitoyable dès son entrée en lice, le no 1 mondial Rafael Nadal a étouffé le Français Gaël Monfils mercredi au deuxième tour du Masters 1000 de Madrid, Novak Djokovic a lui aussi manqué de souffle.

Si tout sourit à Nadal, Djokovic, coude droit opéré en février mais moral et résultats en berne depuis près de deux ans, continue de grimacer.

Encore trop inconstant, à l'image de fautes grossières qui viennent polluer son jeu de temps à autre, en particulier en coup droit, encore trop friable dans les moments importants, le Serbe a cédé dès le deuxième tour face au Britannique Kyle Edmund (22e) en trois sets (6-3, 2-6, 6-3). L'ex-no 1 mondial tombé au 12e rang n'a pas su confirmer deux jours après sa victoire probante face au renaissant Japonais Kei Nishikori.

Nadal dominant

Par instants, sur une amortie géniale par-ci, un coup droit foudroyant par là, Monfils s'est brièvement illustré.

Mais sur la durée du match, il n'y a pas eu photo entre le Français, privé de compétition pendant près de deux mois après son abandon à Indian Wells mi-mars, et l'Espagnol, qui écrase tout sur son passage depuis que la terre battue a recouvert les courts. Brisé d'entrée dans chaque manche, Monfils n'a pu empêcher Nadal de filer vers la victoire en trombe, 6-3, 6-1, en moins d'1 h 15.

Sacré pour la 11e fois à Monte-Carlo comme à Barcelone ces dernières semaines, le décuple vainqueur de Roland-Garros atteint au passage le cap des 20 succès consécutifs sans perdre un set (il en est à 48) sur sa surface de coeur. Mais ne comptez pas sur lui pour s'attarder sur ces chiffres.

« Ce qui me fait le plus plaisir, c'est d'être remis de ma blessure au psoas (muscle du bassin, ndlr) », a insisté Nadal, éloigné du circuit pendant quasiment trois mois après son abandon en quarts de finale des Internationaux d'Australie fin janvier.

Nadal se « sent fort »

« Ça me permet de me sentir fort et d'aller sur le court avec la confiance que je peux tenir dans des matches difficiles, c'est important pour moi, en particulier sur cette surface », a-t-il ajouté.

« Depuis mon retour, je joue avec la bonne intensité, la bonne concentration tout le temps », s'est félicité le Majorquin.

Pour une place en quarts de finale, l'attend désormais le petit Argentin Diego Schwartzman (16e).

« Bien sûr, c'est décevant de quitter tôt le tournoi, mais je peux être satisfait de la progression de mon niveau de jeu », a-t-il néanmoins tenu à souligner.

Reste qu'il peine à capitaliser sur la semaine encourageante qu'il a connue mi-avril à Monaco, où il n'avait cédé qu'en trois sets face à une référence sur terre battue, l'Autrichien Dominic Thiem (no 7), en huitièmes de finale.

Déjà, à Barcelone dans la foulée, il avait flanché d'entrée (contre Klizan).

« Il y a évidemment des choses qui ne fonctionnent pas bien pour moi, a reconnu Djokovic. Je dois continuer à travailler dessus, et espérer que mon jeu devienne meilleur, plus solide au fil des matches. »

Ne lui reste plus que le tournoi de Rome la semaine prochaine pour essayer d'engranger un peu de confiance avant Roland-Garros (27 mai-10 juin).