Retour sur terre brutal pour les favoris
ATP lundi, 22 avr. 2019. 08:17 mercredi, 11 déc. 2024. 15:42MONTE-CARLO, Principauté de Monaco - Roger Federer mis à part, tous les grands noms du tennis mondial étaient rassemblés à Monte-Carlo pour lancer leur saison sur terre battue mais tous ont subi une sévère déconvenue, à commencer par le roi de la surface, Rafael Nadal.
La finale de ce Masters 1000 a ainsi été remportée par l'Italien Fabio Fognini, désormais 12e mondial, aux dépens du Serbe Dusan Lajovic (24e), deux joueurs qui accédaient pour la première fois à ce stade d'un tournoi de ce niveau.
Samedi, Rafael Nadal (no 2) était le seul des engagés à avoir tenu son rang. Mais sa quête d'un 12e titre record en Principauté, le 4e consécutif, a été brisée par Fognini en demi-finale et une inattendue incapacité à élever son niveau de jeu. Voire à trouver de la motivation.
« J'ai probablement joué mon plus mauvais match sur terre battue en 14 ans », a-t-il reconnu.
À lire également
Des balles lentes n'ont pas gêné Fognini qui lui a victorieusement opposé de la vitesse, des déplacements patauds à l'origine de nombreuses fautes directes: Nadal n'était vraiment pas le Rafa des grands jours.
Juste un nouveau retour de blessure plus difficile que prévu ou le mal, à 32 ans, est-il plus profond?
Sa performance à Monte-Carlo donne une résonance inquiétante à la récente déclaration de son oncle et ex-entraîneur Toni Nadal selon qui « Rafael n'est pas un joueur de tennis, mais un blessé qui joue au tennis ». Le concerné a assuré que son oncle s'était « excusé » de ces propos.
« Je reviens de moments difficiles d'un point de vue des blessures et, du point de vue du mental, il a été difficile d'accepter tout ce qui s'est passé ces derniers temps », a-t-il témoigné après son élimination monégasque.
Il ne faut pas non plus oublier que depuis des années, Nadal a banalisé l'exceptionnel. « Le problème, parfois, c'est qu'on a l'habitude d'être très très solide tout le temps, même quand on revient de blessure, et de gagner, gagner, gagner. Mais les choses ne sont pas si faciles », a-t-il plaidé.
En 2015, quand il a perdu en demies à Monte-Carlo face à Novak Djokovic, Nadal n'avait pas gagné le moindre grand tournoi de l'année, se contentant de trois titres à Buenos Aires (terre battue), Stuttgart (gazon) et Hambourg (terre battue). Qu'en sera-t-il cette saison? Début de réponse à Barcelone cette semaine, en attendant Roland-Garros (26 mai-9 juin).
Que fait Djokovic?
Le no 1 mondial a gagné péniblement deux matches avant d'être éliminé en quarts par Daniil Medvedev. Autant dire qu'il n'a convaincu personne, pas même lui, sur sa capacité à faire une grande saison sur terre battue.
Est-il distrait par son implication à la tête de l'organisation des joueurs? Que faisait à Monte-Carlo son ancien « gourou » Pepe Imaz, dont il s'était séparé à la demande de son entraîneur Marian Vajda, mettant ainsi un terme immédiat à sa traversée du désert de deux ans entre son sacre à Roland-Garros en 2016 et celui en Australie en 2018 ? « C'est toujours un ami », a laconiquement répondu Djoko.
Pourquoi n'est-il pas parvenu à trouver en lui la hargne dans laquelle il puise d'habitude sa force? « Ça arrive d'avoir un mauvais jour », a-t-il balayé.
Djoko a assuré que ses véritables objectifs étaient désormais les tournois du Grand Chelem. Ainsi, « Monte-Carlo n'est que le premier tournoi sur terre et la saison va être longue » avant Roland-Garros qui « est le but ultime ».
Reconnaissant ne pas être « constant » au plus haut niveau dans les grands tournois depuis deux ans, il a rappelé que durant la même période il avait joué son « meilleur tennis » en Grand Chelem. Il a en effet remporté les trois derniers tournois majeurs: Wimbledon et Internationaux des États-Unis en 2018 et Australie en 2019.
La Next Gen pas au rendez-vous
On en attendait beaucoup, on patientera encore! Outre Medvedev, qui a atteint les demi-finales et battu Djokovic avant de baisser pavillon face à Lajovic, les jeunes loups qui doivent à terme dominer le tennis mondial ont fait très pâle impression à Monte-Carlo, ne dépassant pas les 8es de finale.
Si le no 8 mondial Stefanos Tsitsipas a été éliminé par Medvedev, le finaliste du dernier Roland-Garros Dominic Thiem (5e) et Alexander Zverev (3e) ont cédé face à des adversaires bien plus inattendus... qui ont terminé en finale! Lajovic pour l'Autrichien et Fognini pour l'Allemand.
La révélation canadienne Felix Auger-Aliassime (33e) a cédé logiquement face à Zverev au 2e tour.