MELBOURNE (AFP) - Marcos Baghdatis, finaliste spectaculaire en 2006, a quitté les Internationaux d'Australie dès le deuxième tour mercredi, battu (7-6, 6-2, 2-6, 6-0) par un Gaël Monfils survolté en session de nuit.

A 20 ans, Monfils, 59e mondial, atteint pour la première fois le troisième tour à Melbourne. Le Parisien, qui s'est séparé de son entraîneur juste avant le début du tournoi, y rencontrera son compatriote Richard Gasquet.

Baghdatis, 11e mondial, n'avait jusque-là été battu que par Roger Federer aux Internationaux d'Australie, en 2005 en huitièmes et en 2006 en finale.

Le Chypriote, 21 ans, avait fait sensation l'année dernière en se hissant jusqu'en finale, alors qu'il n'était que 54e mondial.

"C'est dur, tout est allé si vite, je sors du court et je ne comprends rien, a-t-il déclaré. Là j'ai envie de couper, d'oublier, il y a des choses plus importantes dans la vie que perdre un match de tennis.

"Je ne sais pas quoi dire, le match a été si bizarre pour moi. J'étais un peu perdu sur le court. J'ai essayé de lutter. Même dans le dernier set (6-0) tous les jeux sont allés à égalité. Mais j'ai perdu tous les points importants."

Son vainqueur, qui lui avait succédé en 2004 en tant que N.1 mondial chez les juniors, a atteint son meilleur résultat en Grand Chelem l'année dernière, avec un huitième de finale à Roland-Garros.

Monfils sans entraîneur

Depuis, il a traversé une période difficile. Il s'est séparé de son entraîneur Thierry Champion et s'est engagé avec Pier Gauthier qu'il a congédié à son tour à la veille des Internationaux d'Australie, après seulement trois mois de collaboration.

Avant de battre Baghdatis, le Parisien n'avait plus gagné deux matchs de suite sur le circuit ATP depuis juin.

Le choc du troisième tour opposera vendredi Andy Roddick à Marat Safin, qui a été sauvé par les eaux face au qualifié israélien Dudi Sela, 202e mondial (6-3, 5-7, 4-6, 7-6, 6-O).

Déjà accroché par Benjamin Becker, 57e mondial, au premier tour, le Russe est passé mercredi à deux points de l'élimination, lorsque Sela menait 6-5 dans la quatrième manche.

C'est pile à ce moment-là, à 30-30 sur le service de Safin, qu'il se mit à pleuvoir. Le Moscovite accueillit les gouttes comme un cadeau du ciel: sans hésiter une seconde, il exigea l'interruption de la partie.

"Sans la pluie, j'aurais perdu ce match! Alors, OK, (demander l'interruption), ça fait un peu trou du c.., mais bon, j'ai profité de l'occasion. Car je savais que j'avais de grandes chances de gagner le tie-break."

Federer tranquille

Safin, brouillon jusque-là, a alors commencé à jouer un autre match, pour s'engouffrer dans un de ces cinquièmes sets dont il raffole: sur les 36 qu'il a eu à jouer dans sa carrière, il en a remporté 25!

Celui de mercredi n'allait pas déroger à la règle, permettant ainsi au Russe d'être au rendez-vous qu'Andy Roddick lui avait fixé dans l'après-midi, après sa victoire en trois sets sur le Français Marc Gicquel (6-3, 7-6 (7/4), 6-4).

"Je m'attendais à rencontrer Marat lorsque j'ai vu mon tableau, a déclaré l'Américain, 7e mondial. Je pense qu'on vaut tous les deux mieux qu'un troisième tour. Je suis sûr que lui non plus ne trouve pas ça très drôle."

Roger Federer, lui, a franchi sans souci l'obstacle suédois Jonas Bjorkman (6-2, 6-3, 6-2). Pour le N.1 mondial, les choses sérieuses commenceront sans doute vendredi, contre le Russe Mikhail Youzhny.

"Je me méfie de lui, il a quand-même éliminé "Rafa" (Nadal) aux Internationaux des États-Unis", en quarts de finale, a commenté le Suisse, vainqueur mercredi de son 30e match de suite (son record, 35, date de 2005).