MONTRÉAL - Comme elle l’a fait tout au long de la semaine, Agnieszka Radwanska a eu toutes les réponses aux attaques de son adversaire en finale de la Coupe Rogers, qu’elle a remportée 6-4, 6-2 aux dépens d’une Venus Williams visiblement à court de solutions.

La troisième tête de série a de nouveau été partout sur le terrain, forçant Williams à être imaginative et à prendre plus de risques, menant à un certain nombre d’erreurs. Obligée de forcer le jeu dès la première manche, Williams a dû payer le prix, si bien que forte de deux bris, Radwanska s’est rapidement forgée une avance de 4-1.

Williams, qui est assurée de retourner parmi les 20 meilleures raquettes au monde avec cette performance, a repris l’un de ces bris et s’est rapprochée à 4-3, mais Radwanska a ensuite fermé la porte en sauvant deux balles de bris au jeu suivant, conservant l’avantage pour le reste de la manche. La Polonaise, cinquième au monde, a amorcé le second set de brillante façon, réussissant un troisième bris aux dépens de l’Américaine, qui a parfois parue exaspérée par la façon dont son adversaire rejoignait toutes ses balles. En quelques occasions dans cette manche, on a même vu Williams arrêter de jouer tellement elle était certaine que Radwanska ne pourrait retourner la balle. Elle avait tout faux. Radwanska, dont il s’agit d’une première victoire cette saison à sa deuxième finale, a ajouté deux bris dans ce set avant de conclure le match sur un as, son troisième du match. Elle a ensuite soulevé les bras au ciel et souri en direction de son entraîneur.

« Vous savez, elle joue toujours bien, l’a louangée Williams. À chaque fois que je l’affronte, elle joue un grand match. Elle n’a tout simplement pas commis beaucoup d’erreurs et elle a fait ce qu’elle fait de mieux. Elle a été trop bonne pour que je puisse l’emporter (dimanche). » Les statistiques donnent raison à l’Américaine de 34 ans : Radwanska n’a commis que huit fautes directes contre 41 pour Williams, des chiffres qui expliquent l’avantage de 25-12 aux coups gagnants en faveur de cette dernière.

« Je pense m’être améliorée de match en match cette semaine. C’est pourquoi je pense que je suis assise ici avec vous, a estimé la Polonaise de 25 ans après la rencontre. Je pense qu’à chaque match j’ai été bien meilleure et j’avais de meilleures sensations avec les balles également. « Après Stanford, où les conditions et les balles étaient différentes, j’ai eu besoin de quelques jours pour m’adapter. Mais au cours des derniers jours, j’ai vraiment joué du super tennis. »

La finale du double a été disputée un peu plus tard sur le central. Les Italiennes Sara Errani et Roberta Vinci ont eu le meilleur 7-6 (4), 6-3 contre l’Indienne Sania Mirza et la Zimbabwéenne Cara Black. Errani et Vinci, favorites du tournoi, ont également triomphé en Australie et à Wimbledon cette saison. Une bonne fatigue Williams, qui souffre du syndrome de Sjögren, qui lui sape son énergie, s’est excusée à la foule après la rencontre, prétextant ne pas avoir offert l’opposition qu’elle souhaitait en finale. Mais elle n’a pas attribué cette fatigue à sa maladie.

« Pas du tout. J’étais fatiguée d’avoir joué autant de matchs cette semaine : j’ai passé quelques milliers d’heures sur le court, a-t-elle blagué. C’est super pour moi: au lieu de souffrir d’une fatigue qui n’a pas lieu d’être et que vous ne pouvez pas surmonter, j’étais fatiguée en raison du succès que j’ai connu, parce que j’ai gagné trop de matchs! Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu ce problème! » Cela n’a pas paru au service : Williams a servi au-delà des 200 km/h en quelques occasions, mais malgré cela, elle n’a réussi qu’un seul as, en plus de commettre six doubles fautes.

« Je savais à quoi m’attendre et j’étais prête, a expliqué Radwanska. J’étais prête pour son service et à affronter une adversaire qui allait jouer du tennis très agressif. Sur certains de ses services, je n’avais aucune chance. Mais je savais que dès que j’en aurais l’occasion, je tenterais d’inscrire le bris et c’est ce que j’ai fait. Je ne tentais que de profiter des occasions qui m’ont été offertes. Chaque fois que j’ai pu attaquer, je l’ai fait. »

Radwanska, qui compte 14 titres en carrière en plus d’avoir été finaliste à Wimbledon en 2012 et à Indian Wells en mars dernier, estime que cette victoire est sa plus importante en carrière.

« En tout cas, sûrement l’une de mes plus importantes. Comme vous avez pu le constater, le tirage au sort ne m’était pas favorable et j’ai dû battre de très bonnes joueuses pour l’emporter », a dit celle qui a vaincu coup sur coup Barbora Zahlavova Strycova (37e au monde), Sabine Lisicki (29e), Victoria Azarenka (11e) et Ekatarina Makarova (19e) avant de se frotter à Williams, 26e avant le tournoi.

Mince consolation En plus de retrouver le top-20 mondial, Williams est devenue à la suite de ce tournoi la troisième femme seulement à dépasser le cap des 30 millions $ US de gains en carrière, après sa soeur Serena et la Russe Maria Sharapova. Elle a également franchi le cap du million de dollars de bourses pour une 13e saison sur le circuit de la WTA.

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