MONTRÉAL - Tennis Canada n'a pas hésité longtemps avant de confier au PEPS de l'université Laval et au groupe des Remparts de Québec le mandat d'organiser le match de premier tour du Groupe mondial 1 de la Fed Cup face à la République tchèque, les 7 et 8 février prochain, malgré les demandes de plusieurs autres villes du pays.

« C'est une bonne nouvelle: nous serons de retour sur le site de notre dernière victoire, a d'abord déclaré Eugène Lapierre, vice-président de Tennis Canada au cours d'une conférence téléphonique. Ça n'a pas été un choix difficile, même si la demande était très forte dans le reste du Canada pour accueillir ce match, vu l'expérience très positive vécue la dernière fois. »

« Nous sommes très heureux de nous retrouver à Québec, nous avons adoré notre expérience en avril dernier, a pour sa part ajouté Sylvain Bruneau, capitaine de la formation canadienne. Ça avait été fantastique. Ce sera agréable de récidiver et souhaitons que le résultat sera le même. »

Le Canada en aura toutefois plein les mains face aux Tchèques, qui occupent le premier rang mondial actuellement et qui sont menées par des joueuses de fort calibre: leurs cinq meilleures joueuses font partie du top-40 mondial, dont Petra Kvitova (4e) et Lucie Safarova (17e). Les Tchèques, qui ont une fiche de 5-0 contre le Canada, ont remporté la compétition en 2011 et 2012, et elles joueront de nouveau pour le titre face à l'Allemagne en décembre. Qui plus est, leur meilleure joueuse semble avoir le numéro de Bouchard, sixième au monde.

« C'est certain qu'en trois affrontements, Eugenie n'a pas encore réussi à gagner un set contre Kvitova, a admis Bruneau. Si Eugenie adore jouer sur surface dure et à l'intérieur, on peut dire la même chose de Kvitova. Elle devra être agressive et prendre rapidement le contrôle du match, un peu servir à Kvitova la médecine qu'elle lui a servie dans leurs trois affrontements jusqu'ici. »

Si de revoir, à Québec, les deux athlètes ayant fait les frais de la finale du dernier tournoi de Wimbledon fait rêver, il n'est pas encore acquis que le Canada pourra compter sur sa meilleure joueuse. C'est que cette manche de la Fed Cup survient tout de suite après les Internationaux d'Australie et avant des tournois au Moyen-Orient. Malgré tout, Bruneau est confiant de compter sur son meilleur élément.

« Par le passé, Eugenie n'a pas hésité à faire de longs voyages pour nous rejoindre, que ce soit en Colombie ou en Ukraine, match pour lequel elle a même fait l'impasse sur un tournoi, a-t-il expliqué. Et Eugenie adore jouer en Fed Cup: elle se présente toujours avec le drapeau canadien sur les joues. Jusqu'ici, j'ai été un capitaine choyé: aucune de mes joueuses n'a répondu par la négative à mes appels. »

À ce chapitre, il espère bien que ses protégées poursuivront sur la même lancée, puisque les Tchèques, qui ont affronté les Canadiennes pour la dernière fois en 2002, répondront assurément « présentes ».

« Elles sont très patriotiques et leurs joueuses se présentent toujours. »

L'an dernier, en plus de Bouchard, la formation canadienne, classée huitième au monde, a pu compter sur Aleksandra Wozniak, Gabriela Dabrowski et Sharon Fichman. Si Bruneau ne veut rien confirmer pour l'instant, il est déjà acquis qu'il ne pourra pas compter sur Wozniak. La Québécoise se remet d'une opération à l'épaule et il est très improbable qu'elle soit prête à reprendre le collier dès février. S'il devait en plus être privé de Bouchard, il se retrouverait avec une formation très peu expérimentée.

Par contre, l'absence de Wozniak pourrait profiter à la jeune Québécoise Françoise Abanda. La joueuse de 17 ans, 175e au monde, a disputé son premier tableau principal en tournoi du Grand Chelem à Flushing Meadows cet été et elle figure en tête de liste des remplaçantes éventuelles à Wozniak pour la Fed Cup. Celle qui est encore d'âge junior disputera d'ailleurs toute la prochaine saison chez les professionnelles.

« Françoise et Heidi El Tabakh seront considérées, mais nous n'annoncerons notre formation que trois semaines avec le match », a prévenu Bruneau.

Le vainqueur de la confrontation passera en demi-finales et il sera assuré de demeurer au sein du Groupe 1 en 2016. Le perdant disputera un match éliminatoire afin de conserver sa place parmi les huit meilleurs pays.