Je me doutais bien qu'Eugenie Bouchard en aurait plein les bras face Kristina Mladenovic au premier tour de Roland-Garros. La Française nous arrive d'une finale à Strasbourg sachant aussi que c'est elle qui a indiqué la porte de sortie à Na Li au premier tour à Paris l'an passé. On connait également son modus operandi qui consiste à attaquer sur toutes les balles et d'utiliser à bon escient sa puissance en première balle de service. Un style de jeu qui a toujours exposé les faiblesses de Genie...

Pour sa part, Bouchard ne compte que 7 maigres victoires cette année, que 3 depuis les Internationaux d'Australie. Pas beaucoup de gazoline dans le réservoir «confiance» donc...

Comme début de set en première et deuxième manche, c'est complètement raté alors alors que Genie perd son service d'entrée. Le service se doit d'être une arme au tennis. C'est un bien que l'on chérit, qui te permet normalement d'avancer, non pas de couler. Malheureusement depuis le tournoi d'Indian Wells en

mars et cette fameuse défaite devant Lesia Tsurenko, ce n'est plus le cas pour notre québécoise. Pour Genie, cet exercice est une corvée. Non seulement elle n'est pas constante en première balle, mais en plus elle se fait attaquer en deuxième. Le rôle du deuxième service est de mettre la balle en jeu tout en s'assurant de neutraliser l'échange. Si tu te fais massacrer en retours, cela veut dire qu'il y a un manque flagrant de vélocité, effet, profondeur et placement. Souvent aujourd'hui j'ai senti que lorsqu'elle se retrouvait en deuxième balle, elle anticipait déjà qu'elle allait se faire attaquer, rien pour aider sa confiance déjà bien fragile.

Donnons tout de même le crédit à Mladenovic qui était prête à tout point de vue pour ce match. Sa stratégie de repousser Bouchard en l'attaquant tout en enchainant avec des amorties de qualité lui auront valu beaucoup de points. Seul bémol: la Française est très fébrile pour fermer les livres dans les deux manches. Bouchard vient bien près d'égaler à 5-5,  à chaque set, mais son manque de constance en réception de service en coup droit la coule. 

Ce que je m'ennuie de celle qui possédait une des plus belles têtes de compétition en 2014. Son coach Sam Sumyk nous raconte dans le journal l'Équipe aujourd'hui qu'il veut faire d'elle «une vraie athlète». Je suis bien d'accord qu'elle pourrait être plus agile et forte physiquement ce qui la rendrait plus complète. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi elle a perdu presque tous ses acquis. 

Elle a besoin de jouer beaucoup de matchs pour retrouver la confiance. Dans le pire des scénarios, même si elle ne refait pas ses points au classement à Wimbledon non plus, la remontée se fera tôt ou tard sans qu'elle vive autant de pression. L'air est rare en haut de la montagne et ce passage dans la vallée pourrait l'aider éventuellement à mieux gérer sa carrière.