MONTRÉAL – Aleksandra Wozniak a vécu sa part d’embûches et de blessures ces dernières années.

Des problèmes récurrents à l’épaule droite l’ont éventuellement fait passer par la table d’opération, la physiothérapie et une gamme de programmes de réadaptation. Quand elle croyait avoir retrouvé la forme et être prête à se relancer, son corps lui lançait le message que ce n’était pas tout à fait le cas encore.

Il n’y a pas à dire, c’est toute une épreuve de patience et de détermination pour l'athlète de 28 ans.

Cette année, elle est enfin une régulière sur les terrains, mais tout ce recul au classement (472e) la force à passer plus souvent qu'autrement par les qualifications pour se tailler une place dans le tableau principal des tournois auxquels elle est inscrite, et celle qui a déjà atteint le 21e rang mondial peine à engranger les victoires. Elle a bien rivalisé dans les tournois ITF, mais dans les évènements de plus grande envergure, elle n’a pas été une seule fois en mesure de franchir la première ronde. Plus récemment, elle s’est inclinée en trois manches serrées contre Nicole Gibbs à Stockton.

C’est une tendance qu’elle souhaite briser mardi quand elle affrontera l’Italienne Sara Errani, 25e raquette mondiale.

 « Je me sens bien. Je me suis beaucoup entraînée dans les dernières semaines. J’étais ici à Montréal au Stade Uniprix. J’ai joué deux tournois avant, un à Stockton et un à Washington, juste pour avoir quelques matchs.

« Cette année, c’est mon année où je suis à temps plein, et ce, depuis janvier. Je m’étais fait opérer en septembre 2014, et à la fin août 2015, j’ai fait quelques tournois puis c’était rendu la saison-morte. Cette année, c’est la saison à temps plein et je suis vraiment heureuse d’être de retour sur le circuit et d’avoir l’opportunité de renouer avec la Coupe Rogers. [...] C’est toujours excitant d’être à la maison et de voir notre famille qui nous supporte, et les amis. D’avoir la chance de jouer à nouveau devant nos spectateurs. »

La présente saison se déroule surtout sous le signe de l’adaptation. Wozniak a dû réapprendre certaines notions.

« J’ai une nouvelle épaule. Je travaille fort. On a changé un peu ma technique et ma motion sur mon service pour pouvoir m’aider à m’adapter plus rapidement après l’opération. C’est sûr que ce n’est pas évident, mais on fait ce qu’on peut. C’était une grosse opération, mais au moins je suis de retour en compétition. »

Maintenant, elle souhaite que tous ses efforts finissent par rapporter des dividendes et lui donner un élan de motivation supplémentaire dans sa carrière.

« C’est un défi, une longue année. Les résultats ne viennent pas aussi rapidement que je l’espérerais, mais il faut que je comprenne que je dois passer par là pour pouvoir rebâtir un nouveau classement, mon jeu et ma confiance. J’avais eu la chance de jouer huit tournois avec le classement protégé accordé par la WTA, donc je n’ai pas pu jouer un tournoi après l’autre parce qu’il faut bien choisir à quel tournoi auquel tu veux participer.

« Pour moi, c’est juste une question de m’adapter à l’épaule, de servir avec plus de précision, avec une nouvelle technique. Essayer de rebâtir mon jeu cette année. »

Pendant qu’elle se battait pour retrouver la santé et reprendre l’action, Wozniak a constaté beaucoup de changements dans le niveau de jeu sur le circuit. Comme dans la plupart des sports, la technologie, l’équipement, les méthodes d’apprentissage et bien d’autres facteurs permettent aux athlètes d’atteindre des niveaux de performance inégalés.

« Je trouve que le tennis a tellement évolué. Il est tellement plus rapide qu’il ne l’était. Peu importe le classement des filles, elles jouent vraiment du tennis très offensif. Avant il y avait plus une différence dans le jeu rendu chez les filles du top-50, du top-20 aussi. »

Depuis la dernière fois qu’elle l’a rencontrée en 2009, sa première adversaire de la semaine a elle aussi parcouru du chemin. Elle a accumulé neuf titres WTA depuis ses débuts professionnels en 2002, dont un cette saison à Dubaï. Elle a également été du carré d'as l'an passé à Toronto.

« C’est une joueuse polyvalente. Pour moi, ça va être important d’être bien concentrée, de faire les bonnes choses et de venir avec un bon plan en conséquence avec mon entraîneur. Le plus important, ça va être de bien faire les choses, me concentrer sur ce que je peux apporter sur le terrain. »

Comme le disait la Blainvilloise, le tennis a bel et bien évolué, mais elle le constate plus spécifiquement au Canada. Elle dresse d’ailleurs des comparaisons entre l’époque où sa sœur aînée Dorota jouait et aujourd’hui. Cette dernière avait décroché une bourse d’études dans une université américaine et a compétitionné dans la NCAA avant d’abandonner cette carrière.

« Ce n’était pas du tout pareil. C’est encourageant maintenant car il y a tellement plus de jeunes joueurs qui cherchent à percer. Il y a d’excellentes installations pour aider au développement des jeunes à travers le Canada. Je pense que tout le monde est beaucoup plus impliqué dans le tennis canadien, il y a plus de support, donc ça vous permet de jouer et de compétitionner contre les meilleurs tout en profitant de soutien financier.

« On a amené des entraîneurs de partout dans le monde, et donc plus d’expérience. C’est une très belle progression. »