MONTRÉAL - Malgré une récolte de 87 titres en carrière en double, le Canadien Daniel Nestor n'est toujours pas parvenu à soulever le trophée commémoratif de la Coupe Rogers à Montréal. Mais qui sait s'il ne réussira pas l'exploit dans deux ans, alors qu'il aura 44 ans bien sonnés. Car le mot retraite ne semble pas encore dans son vocabulaire.

Lors d'un match au jeu relevé sur le court central du Stade Uniprix, Nestor et le Français Édouard Roger-Vasselin, un nouveau partenaire, ont baissé pavillon aux mains des légendaires jumeaux américains Bob et Mike Bryan, qui l'ont emporté 7-6 (5), 3-6, 10-6 en finale du double de la Coupe Rogers.

Le match, prélude à la finale du simple entre Novak Djokovic et Andy Murray, s'est joué dans les derniers instants du super bris d'égalité alors que les Bryan ont remporté les quatre derniers points, mettant fin à un match enlevant disputé devant des gradins à moitié remplis.

La rencontre s'est terminée lorsque Nestor a retourné une deuxième balle de Bob Bryan au-delà de la ligne de fond.

Interrogé à savoir s'il avait fait ses adieux à Montréal, Nestor a répondu qu'il l'ignorait.

« Cela dépendra de mon classement, de mon organisme. La Coupe Davis est toujours importante pour moi. Je n'ai pas de réponses à toutes ces questions. Il y a quatre ans, aux Jeux olympiques, j'avais dit qu'en aucun cas je n'irais à Rio. Et maintenant, il est probable que j'y aille. Je ne peux rien prévoir. Pour l'instant, je prévois jouer l'année prochaine. »

En Mike Bryan (111), Bob Bryan (109) et Nestor (87), la finale réunissait les trois tennismen les plus titrés de l'histoire du double masculin. Pour Nestor, il s'agissait aussi d'un 57e match contre les frères Bryan, le premier remontant à 1997, à San Jose, alors que les jumeaux étaient classés 667es au monde.

Les deux Bryan ont mis la main sur un cinquième titre de la Coupe Rogers, après leurs victoires en 2002, 2006, 2010 et 2012. Il s'agissait par ailleurs d'un premier triomphe à Montréal.

De son côté, Nestor était à la recherche d'une troisième victoire au Canada, où il n'a pas gagné depuis 2008. En compagnie du Québécois Sébastien Lareau, Nestor avait aussi remporté la finale du tournoi de 2000, à Toronto, quelques semaines avant que les deux Canadiens ne mettent la main sur une médaille d'or olympique à Sydney.

Lors de son allocution d'après-match, Nestor a rendu hommage à ses deux adversaires, mais il est devenu particulièrement émotif au moment de remercier son épouse, devant même s'arrêter pour refouler les trémolos dans sa voix.

Nestor a aussi servi un commentaire très élogieux à l'endroit des organisateurs montréalais de la Coupe Rogers, et tout particulièrement à son directeur, Eugène Lapierre.

« Je viens de Toronto, mais c'est ici qu'a lieu le meilleur tournoi, un commentaire qui a suscité les applaudissements nourris du public. Je suis désolé de ne pas avoir réussi à l'emporter », a-t-il ajouté.

« Le stade est un peu mieux, a précisé Nestor lors de son point de presse. C'est juste une question d'esthétique, il est un peu plus beau. Je pense qu'il y a davantage de courts pour s'entraîner. L'ambiance me semble un peu plus agréable. Je n'ai rien contre Toronto, bien entendu, mais malheureusement, le stade est un peu loin de la ville. Avec la circulation, la plupart des joueurs n'aiment pas passer une heure entière dans la voiture entre l'hôtel et le stade. Une fois qu'on y est tout va bien. Ce sont deux très bons tournois; je pense seulement que Montréal est un tout petit mieux. »