MONTRÉAL - Ce qui est une véritable tuile pour les responsables de Tennis Canada et de la Coupe Rogers à Montréal pourrait s'avérer bénéfique pour les Québécoises Françoise Abanda et, à un peu plus long terme, Eugenie Bouchard.

Avant même que ne s'amorce le volet principal du tournoi, les responsables de la Coupe Rogers ont appris le désistement de la numéro un mondiale, l'Américaine Serena Williams.

Tennis Canada a annoncé la nouvelle dans un communiqué, peu après l'heure du midi dimanche.

« Une inflammation à l'épaule m'empêche malheureusement de participer à la Coupe Rogers. J'avais très hâte de jouer à Montréal et j'espère y revenir bientôt », a déclaré celle qui a gagné le tournoi en 2001, 2011 et 2013, dans un communiqué de Tennis Canada.

L'absence de Williams s'ajoute à celles de la championne en titre, la Suissesse Belinda Bencic, de la Bélarusse Victoria Azarenka, enceinte, et de la Russe Maria Sharapova, suspendue pour dopage plus tôt cette année.

Venus Williams, la soeur aînée de Serena, ne s'est pas désistée et doit arriver à Montréal lundi matin, selon le directeur de la Coupe Rogers, Eugène Lapierre. Dimanche, elle s'est inclinée en la finale du tournoi de Stanford, en Californie.

Tableau modifié

Comme l'a expliqué Lapierre, le désistement de Williams a provoqué des chambardements au tableau principal.

L'Espagnole Garbine Muguruza, troisième tête de série, occupe maintenant la case de Williams au haut du tableau, tandis que la Russe Svetlana Kuznetsova, classée neuvième, bénéficiera d'un laissez-passer directement au deuxième tour. La Roumaine Simona Halep, cinquième tête de série, a aussi été déplacée à l'endroit où se trouvait Muguruza.

Surtout, le forfait de Williams fait en sorte que Abanda affrontera la joueuse qualifiée Saisai Zheng au premier tour, au lieu de la 17e tête de série, l'Ukrainienne Elina Svitolina. Qu'à cela ne tienne, Abanda et Svitolina pourraient croiser le fer dès le deuxième tour.

Quant à Bouchard, sa position dans le tableau la destinait à un face à face avec la numéro un mondiale, dans un match de quart de finale qui aurait sans doute été disputé devant une salle comble sur le court central.

Si Bouchard se rend jusqu'à ce stade du tournoi, elle pourrait donc croiser le fer avec Muguruza, une joueuse beaucoup moins dangereuse que Williams sur surface dure.

« (Ce désistement) ouvre la section supérieure du tableau un peu plus, a noté Lapierre dans un point de presse. On peut penser que le dur n'est pas la surface de prédilection de Muguruza. Elle a encore des choses à prouver de ce côté-là. »

Étonnement

Par ailleurs, même s'il connaît très bien les risques associés à chaque rendez-vous annuel de la Coupe Rogers, Lapierre ne semblait pas s'attendre au forfait de l'Américaine.

« C'est une surprise, oui. Les signes montraient qu'elle était intéressée à venir jouer à Montréal. Elle avait réservé son hôtel, elle avait fait un clip promotionnel, elle avait même réservé un terrain d'entraînement pour lundi. Je pense que ça été un débat pour elle jusqu'à la dernière minute avant de prendre la décision de se retirer. On est déçu, c'est bien sûr, mais on comprend en même temps. »

Dans le communiqué de Tennis Canada, Lapierre avait par ailleurs fait allusion à la présentation des Jeux olympiques cet été, qui alourdit le calendrier. Il a abordé le sujet avec un peu plus de profondeur devant les journalistes.

« On avait des craintes. On en avait parlé dans les jours qui précédaient. On ne savait pas trop à quoi s'attendre avec le fait que les Jeux de Rio ont pris notre date. Aussi, on est tout près de la fin de Wimbledon.

« Notre tournoi sert de préparation pour Rio puisqu'il se tient sur la même surface. Mais pour les joueurs et les joueuses qui ont beaucoup joué au printemps, ça devient un risque supplémentaire. C'est l'exemple parfait du genre d'impact que peuvent avoir les Jeux olympiques. »

Lapierre n'est évidemment pas d'accord avec ceux qui affirment que l'événement a perdu de son cachet avec l'absence de Williams.

« Le tennis est comme ça. Ce sont des choses qui peuvent arriver, a-t-il d'abord rappelé.

« On vend des billets pour un spectacle sportif de très haut niveau, et ça va toujours être un spectacle sportif de très haut niveau. On a encore huit des dix premières joueuses du monde qui vont s'affronter et ça va être du jeu excessivement relevé. C'est très dommage que la première joueuse mondiale ne sera pas là. Mais la compétition va être au rendez-vous quand même. »