Il fallait un peu s'y attendre puisqu'Eugenie Bouchard n' a pas été en mesure de bien se préparer pour le Championnat de fin de saison à Singapour. Blessée à la cuisse gauche plus d'une fois cette année, sans aussi parler de ses genoux qui couinent, Genie n'a jamais été en mesure de bien se sentir sur le terrain face à la crème de la crème du tennis mondial.

Depuis sa belle demi-finale aux Internationaux d'Australie, Bouchard entamera plusieurs tournois durant l'année bien positionnée: c'est-à-dire comme tête de série avec des adversaires moins bien classées et puissantes qu'elle. Cela lui permet de jouer son jeu soit d'être la première à attaquer. Pratiquer du tennis à haut risque est évidemment loin d'être facile mais comme les adversaires des premiers tours ne lui font pas peur, les erreurs de début de match ne lui font pas perdre sa confiance. Petit à petit Genie trouve ses marques, peaufine son jeu pour finalement prendre le contrôle du match et exercer sa domination mentale sur la fille de l'autre côté de filet.

Au Championnat de fin de saison, il n'y en a pas de matches faciles. Dès la première balle il faut que tu sois prête à rugir, à démontrer que ce n'est pas parce que tu es la plus jeune et que tu as perdu plus de matches que les 7 autres protagonistes que tu vas te laisser manger la laine sur le dos.  Plus facile à dire qu'à faire surtout lorsque les conditions sont rapides et que le service prend une grande importance comme c'est toujours le cas à l'intérieur. Et surtout, misère de misère, Bouchard n'a pas été capable de se tester intensément à l'entrainement en raison de cette satanée blessure à la cuisse.

Dans son premier match face à Simona Halep, Genie aurait avoir les devants 2-0 en début de rencontre mais se retrouve plutôt menée 4-0, rien pour aider sa confiance.  Rouillée c'est normal de l'être quand on est privé de quelques semaines de compétition intense. La beauté d'un tournoi à la ronde c'est qu'elle peut se reprendre car dans le pire des scénarios il lui reste deux matches à disputer. Contre Ana Ivanovic qu'elle a battu deux fois en carrière, j'ai confiance qu'elle sera un plus constante. Malheureusement, son jeu au premier set est truffé d'erreurs inhabituelles. Après un merveilleux petit peptalk de son coach Nick Saviano qui réussit à la convaincre qu'elle est une bagarreuse, née pour résoudre des problèmes peu importe les circomstances, elle retrouve une belle qualité de balle au coeur de la bataille. La 7e partie du 2e set lui échappe cependant ce qui ouvre la voie à la serbe qui ne rate pas sa chance.

Contre Serena Williams qui vient de se faire rosser par Simona Halep je continue à vivre d'espoir. Bouchard sauve balle de bris d'entrée et possède une chance de mener 2-0. Malheureusement pour elle, autant tout cliquait ou presque en Grand Chelem lors des moments clés cette année autant Eugenie n'arrive pas à capitaliser lorsque ça compte cette semaine. En plus Serena est offensive à souhait et attaque vigoureusement la québécoise en 2e balle de service. Menacée, Bouchard tente d'allonger son service sans succès. Les double fautes la coulent, rien pour l'aider à rehausser la qualité du reste de son jeu. La planète tennis a bien compris que pour vaincre Bouchard il faut l'attaquer, la bousculer et la presser. Bravo à Serena qui a rempli son mandat à la perfection.

Bon, dans la vie quand on vit des moments plus difficiles, il ne faut pas paniquer mais plutôt relativiser. Sans préparation adéquate et encore un peu coincée par cette blessure à la cuisse, c'était IMPOSSIBLE pour elle d'exceller. À une 2e année SEULEMENT sur le circuit, quelle FABULEUSE saison en Grand Chelem elle a connu. Eugenie Bouchard aura su faire ce difficile saut des rangs juniors au grand circuit avec l'aisance d'une ballerine qui virevolte sur place sans perdre  l'équilibre. Reconnaissons tout le travail accompli en peu de temps et de grâce chers amis, soyez généreux et reconnaissants dans vos commentaires sur la toile pour tous les beaux moments qu'elle nous a fait vivre en 2014. Regardons 2015 avec espoir sachant que la prochaine année sera remplie de défis et de pièges pour elle. Poussons dans la même direction, vers le haut, toujours plus haut. Bouchard n'est pas parfaite mais impliquée (comme vous et moi) dans un processus d'apprentissage, afin d'utiliser chaque journée pour s'améliorer, épurer, avancer.

Je lui souhaite de rester en santé l'an prochain et aussi de bien s'amuser en novembre avec le milliardaire Sir Richard Branson lors de la Necker's Cup sur l'Ile privée du fondateur de Virgin. 

hp