Bonne nouvelle en provenance de Madrid, Novak Djokovic a présenté du tennis à la hauteur de son talent lors de la dernière semaine. Il remporte donc un premier titre cette année depuis sa conquête aux Internationaux d'Australie. Il s'agit d'une 33e couronne en série Masters 1000 ce qui lui permet de rejoindre Rafael Nadal à ce chapitre.

Novak Djokovic est sacré champion à Madrid

Ce qui marque les esprits surtout, c'est de la manière que le Serbe se comporte à partir des demi-finales. Il est posé, concentré, généreux dans l'effort donc pleinement impliqué et surtout diablement mordant et précis dans tous les aspects du jeu. Ce qui aide aussi grandement sa cause, c'est qu'il n'a pas à disputer son match quart de finale devant Marin Cilic puisque le Croate est hors de combat en raison d'un empoisonnement alimentaire. Donc dans le fond, Novak ne s'arrache qu'une seule fois durant le tournoi avant la ronde ultime et c'est dans son match face à Dominic Thiem. Il gagne en deux bris d'égalité alors qu'il tire pourtant de l'arrière par un bris dans chacun des sets, ce qui est remarquable. Juste le fait d'éviter la 3e manche face à l'Autrichien lui permet assez de temps sur le terrain pour aller chercher suffisamment de belles références tout en s'assurant d'être frais et bien disposé pour la finale.

C'est tout le contraire pour le finaliste Stefanos Tsitsipas. Avant d'arriver à Madrid, on note qu'il a déjà joué beaucoup: 37 matchs au total dont un titre à Estoril glané juste avant le tournoi de Madrid. En plus le Grec se farcit le double perdant au super bris dans la nuit de vendredi à samedi au lieu de se reposer avant sa demie. J'en rajoute: durant la semaine il dispute 10 manches soit 4 de plus que Novak tout en enchainant face à des clients peu commodes: Verdasco, Zverev, Nadal l'homme fort de la terre qu'il bat pour une 1re fois et puis Djoko, redevenu cosmique. Trop, c'est trop!

Très tôt dans le match aujourd'hui, c'est visible qu'il n'a pas les ressources pour tenir tête au Serbe. Les jambes sont lourdes, il a un genou qui coince et rapidement le souffle court. Il est incapable de repousser Novak dans ses élans et cela le force à sur-utiliser l'amortie pour écourter les échanges, ce qui n'est jamais bon signe. L'amortie, c'est comme le gâteau au chocolat, un petit morceau une fois de temps de temps, mais pas tous les jours! L'effet-surprise n'existe plus et contre les meilleurs au monde qui sont rapides et doués pour créer en allant à toute vapeur vers l'avant, cela est suicidaire. Il a bien essayé jusqu'à la fin en servant mieux à la deuxième manche, mais jamais il n'est en mesure de s'offrir une balle de bris. Si proche à la dernière partie de Novak au service, mais en vain...

Il faudra que son équipe révise son horaire maintenant qu'il est bien installé dans le top 10 à la 7e place. De grâce, il faut dorénavant protéger Stefanos et non le brûler. Il y a aussi un grand danger de blessures lorsqu'on joue trop. Déjà un autre tournoi de la série 1000 commence à Rome donc doit-il vraiment disputer un 3e tournoi en 3 semaines???

C'est un pari risqué. Savoir gérer son horaire juste avant un Grand Chelem pour ne pas y arriver complètement crevé, voilà le mandat. Le jeune possède une belle et forte tête, je suis certaine que peu importe les conseils autour de lui, il saura prendre les bonnes décisions pour la suite de sa carrière.

Demain, lundi on suit avec intérêt Félix Auger Aliassime qui affronte Borna Coric 15e au monde. Il s'agit d'un 2e affrontement entre les deux alors que Félix l'a battu en deux sets à Miami cette année. Denis Shapovalov sera lui aussi à l'oeuvre lundi alors qu'il tentera de prendre sa revanche face à Pablo Carreno Busta qui l'avait stoppé dans son élan au US Open en 2017 en trois bris d'égalité. Notre blondinet n'a pas encore gagné sur terre battue cette année, je lui souhaite d'être concentré et juste face à celui qui a beaucoup glissé au classement. Il y a deux ans Busta était 10e et maintenant: 42e. Il a sûrement quelque chose à faire...